L'ère du journaliste « avec clientèle »

Publié le 04/10/2012 à 12:36, mis à jour le 04/10/2012 à 17:43

L'ère du journaliste « avec clientèle »

Publié le 04/10/2012 à 12:36, mis à jour le 04/10/2012 à 17:43

BLOGUE. Journalistes et coiffeurs, même combat?

Il y a un grand risque à extrapoler à partir d'anecdotes. Mais quand même, en voici deux survenues au cours des derniers jours.

Samedi, j'étais assis dans la chaise d'une coiffeuse de Sorel qui, tout en me faisant une belle tête, discutait avec ma copine. Si j'ai bien compris, le salon en question est à la recherche d'une nouvelle coiffeuse pour en remplacer une qui est partie, mais les recherches ne progressent pas.

(Je sais que vous vous foutez éperdument de ma visite chez le coiffeur, mais patientez, le punch va arriver très vite.)

« On en cherche une avec clientèle, a expliqué Julie, alors ce n'est pas évident. »

Ce moment plus qu'anodin m'est toutefois revenu en mémoire mercredi, quand j'ai vu passer sur Twitter une offre d'emploi de journaliste économique en anglais chez Yahoo! Canada qu'on décrivait comme plutôt révélatrice des compétences recherchées par les entreprises médiatiques actuelles. Étonnamment, l'offre en question est déjà devenue introuvable.

Parmi la très longue liste de qualités demandées, on indiquait que « le candidat idéal s'est déjà bâti un grand cercle de lecteurs », ou quelque chose du genre. Je crois qu'il y avait une référence aux médias sociaux.

Bref, comme au salon de coiffure, on cherche un journaliste « avec clientèle ».

Je ne veux surtout pas que l'on perçoive cette constatation comme une critique ou un désabusement. Il y a évidemment un avantage pour un employeur à embaucher un journaliste qui attirera instantanément de nouveaux lecteurs. Et là encore, le phénomène n'est pas nouveau.

C'était bien avant que je sois né, mais quand le Journal de Montréal a recruté le vénéré journaliste sportif Jacques Beauchamp, du Montréal-Matin, c'était évidemment dans l'espoir d'attirer ses fidèles. Et ça a plutôt bien fonctionné, au point où le premier est devenu ce que l'on sait et le deuxième n'existe plus.

N'empêche, en cette ère de médias sociaux et de décompte des abonnés Twitter, le fait d'énoncer aussi clairement cet « avantage » prend une tournure particulière. Pas mauvaise, juste particulière.

Clairement, le nombre d'abonnés Twitter, Facebook, LinkedIn ou autres est devenu un actif pour un journaliste. Actif qui lui est propre et indépendant de son employeur. Du moins jusqu'à ce qu'une entreprise médiatique essaie de « saisir » les comptes de ses journalistes, sous prétexte qu'ils ont été « développés » en utilisant sa marque (et son temps). Ne riez pas, quelqu'un va y penser un de ces jours.

Oh, oui, j'allais oublier. J'ai un compte Twitter (@jfcodere)…

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