Provigo ouvrira en juillet son premier magasin en six ans. Et le détaillant s'organise pour que son épicerie sherbrookoise ne passe pas inaperçue. Elle ressemblera, promet-on, au spectaculaire Loblaws installé dans l'ancien aréna des Maple Leafs de Toronto. Les Affaires a appris, en primeur, les détails du concept.
Le prochain Provigo ne ressemblera pas à un Provigo traditionnel.
Dès qu'ils auront franchi la porte, les clients tomberont sur des «comptoirs vitrés carrés» remplis de cup cakes, de chocolats, de fudge, de macarons et de «gâteaux haut de gamme». «Ce sera quelque chose d'exceptionnel. D'une envergure hors norme au Québec», jure André Fortier, vice-président responsable de l'exploitation des Loblaws du Québec. Comme il a piloté le projet d'épicerie de Toronto, il met son expertise à contribution à Sherbrooke.
Enthousiaste, il affirme que «tout ce qu'on peut voir à Toronto» se retrouvera à Sherbrooke, à l'angle de la rue King et du boulevard Jacques-Cartier. Cela comprend un comptoir à sushis, une boutique de café et un «mur de fromages» de 14 pieds de haut et 12 pieds de large. Un autre «mur», mettant en vedette d'immenses prosciuttos entiers et des viandes vieillies, sera aménagé. Le rayon du prêt-à-manger sera de 35 à 45 % plus grand que celui des autres épiceries de la chaîne. On espère aussi reproduire «l'immense succès» de la boulangerie torontoise avec des bagels «à la montréalaise» cuits sur place, entre autres.
Théâtre alimentaire
Les étalages de fruits et légumes seront situés au fond du magasin, comme c'est le cas dans le Loblaws dont il s'inspire. «On veut pouvoir dire que c'est l'endroit au Québec où la sélection de bio est la plus grande», dit André Fortier, précisant qu'il veut «créer un théâtre alimentaire avec un artiste principal dans chaque catégorie». L'entreprise a refusé de chiffrer son investissement.
Le futur Provigo (corporatif) sera l'un des plus gros de la chaîne, avec ses 43 000 pi2. Cette superficie dépasse celle des deux Provigo à proximité qui seront fermés au même moment (21 000 et 17 000 pi2, respectivement sur Belvédère et King). Règle générale, les Provigo font de 25 000 à 35 000 pi2.
On peut s'étonner que la première réplique du Loblaws au Maple Leaf Gardens à l'extérieur de Toronto soit un Provigo du Québec, plutôt qu'un Loblaws. «C'est une enseigne dans laquelle on croit, réagit Pierre Dandoy, vice-président principal, Exploitation, Division conventionnelle de Loblaw au Québec. Elle fait partie de notre plan [de développement].»
Le dirigeant espère d'ailleurs multiplier son nouveau concept au Québec. «C'est un concept qu'on peut implanter partout, pas juste à Sherbrooke. C'est sûr qu'on a des plans de développement pour toutes les régions.»
Provigo jure qu'il n'a pas choisi d'ouvrir son premier magasin nouveau genre à l'extérieur de Montréal pour que l'expérience se déroule loin des regards, comme l'avait fait Dollarama à ses débuts en 1992 (à Matane). Le choix de la ville est plutôt «une question de timing et d'occasions d'affaires». C'est aussi la ville d'origine du cofondateur de Provigo, feu Antoine Turmel, fait-on valoir.
Les deux vice-présidents sont convaincus qu'une ville comme Sherbrooke peut très bien faire vivre le concept très urbain qu'ils s'apprêtent à inaugurer.
«Dans toutes les villes, que ce soit Drummondville, Sherbrooke ou Québec, il y a toujours une clientèle de base et une autre de fin de semaine [plus raffinée dans ses choix]. Ce pourcentage existe partout. Mais c'est sûr qu'un magasin de 80 000 pi2 ne fonctionnerait pas à Sherbrooke», admet André Fortier.
Même si l'environnement pourrait laisser croire que les prix sont plus élevés, Provigo promet que ce ne sera pas le cas, puisque la circulaire sera la même. «La différence, c'est que, si quelqu'un veut dépenser plus, on va pouvoir combler ses besoins, dit Pierre Dandoy. Maxi, c'est clair que c'est la solution prix. Provigo, c'est la solution client.»
Le dernier Provigo à avoir ouvert ses portes est celui de Coteau-du-Lac, en février 2007. Il y a un an, la chaîne comptait 80 points de vente. En juillet prochain, il en restera 77. Aucune autre ouverture ou fermeture n'est prévue en 2013, mais des rénovations majeures doivent être annoncées sous peu. Le détaillant recherche de nouveaux fournisseurs québécois pour son magasin de Sherbrooke. Une première rencontre a eu lieu il y a trois mois et une seconde est prévue le 28 mars.
