Frappée à la fois par le ralentissement économique et par une consolidation qui a débuté il y a cinq ans, l'industrie pharmaceutique effectue des milliers de mises à pied. Pourtant, plusieurs entreprises continuent d'embaucher.
C'est le cas des fabricants de produits génériques (les médicaments non soumis à des brevets) et des entreprises spécialisées en recherches cliniques et précliniques.
Belles occasions dans les produits génériques
" Les pertes de droits exclusifs de commercialisation des pharmaceutiques innovatrices ont atteint plus de 25 milliards de dollars en 2008. Cela ouvre grand les portes au marché des produits génériques ", indique Francine Gendron, directrice générale de Pharmabio développement, le comité sectoriel de main-d'oeuvre des industries des produits pharmaceutiques et biotechnologiques au Québec.
Mme Gendron souligne que plusieurs entreprises, notamment les fabricants de médicaments génériques Sandoz, à Boucherville, et Ratiopharm, à Mirabel, ainsi que le laboratoire d'essais précliniques Charles River, récemment installé à Sherbrooke, ont embauché plusieurs dizaines de personnes au cours des derniers mois.
Et l'embauche se poursuit malgré la récession.
Forte demande de techniciens de laboratoire
Les techniciens de laboratoire sont particulièrement en demande. Ces derniers compteront pour près de 35 % des employés de l'industrie d'ici la fin de l'année, comparativement à 20 % actuellement, précise Mme Gendron.
Des postes de cadres intermédiaires, d'opérateurs en bioprocédés ou fabrication pharmaceutique, de chimistes, de représentants et d'analystes en assurance qualité figurent aussi parmi les professions les plus recherchées.
Le salaire annuel moyen dans l'industrie s'établit autour de 82 000 $, soit le double du salaire moyen général.
Besoin de compétences multidisciplinaires
L'industrie biopharmaceutique craint d'éprouver des difficultés à recruter suffisamment de cadres intermédiaires et de représentants.
Cela tient principalement au peu de formation spécialisée en français dans le domaine pharmaceutique au Québec. " On trouve très peu de personnel qualifié disponible actuellement au Québec pour répondre aux demandes pressantes des entreprises ", fait remarquer Mme Gendron.
Dans le milieu, on dit souvent que les gens sont engagés pour leurs compétences techniques et congédiés en raison de leurs lacunes en gestion.
" L'industrie a besoin de spécialistes aux compétences multidisciplinaires ", souligne Christine O'Doherty, directrice du développement des affaires de Montréal InVivo, la grappe des sciences de la vie et des technologies de la santé.
Outre les compétences techniques, des notions en affaires réglementaires, en communication et surtout une aptitude au travail en équipe sont des critères très recherchés par les employeurs de l'industrie.
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