Onex vogue sur les transactions d'entreprises

Publié le 21/05/2011 à 00:00, mis à jour le 19/05/2011 à 09:36

Onex vogue sur les transactions d'entreprises

Publié le 21/05/2011 à 00:00, mis à jour le 19/05/2011 à 09:36

Par Dominique Beauchamp

La reprise des transactions privées et en Bourse sourit à Onex (Tor., OCX, 37 $). La société d'investissement du financier Gerald Schwartz en profite pour revendre des placements et investir dans de nouvelles entreprises.

Ce regain d'activité donne une nouvelle vie au titre d'Onex en Bourse, car il met en relief le rendement élevé que ses financiers savent tirer de l'achat d'entreprises mal-aimées. L'annonce récente de la vente de deux de ces placements a fait grimper son action de 11 % depuis le 15 avril.

" Historiquement, le titre d'Onex performe le mieux en Bourse lorsque l'entreprise monétise des investissements et redéploie son capital ", dit Phil Hardie, analyste chez Scotia Capitaux. Quand son capital dort dans ses fonds, le titre d'Onex vivote en Bourse.

Ainsi, Onex vient de vendre le fabricant d'équipements de moulage de plastique Husky International pour 2,1 milliards de dollars américains (G$ US), en triplant sa mise depuis décembre 2007.

Onex est aussi en voie de vendre son intérêt résiduel de 31 % dans Emergency Medical Services (NY, EMS, 63,87 $ US) à Clayton Dubilier & Rice, décuplant ainsi son investissement initial de 2005.

Non seulement ces gains mettent-ils en valeur les rendements internes d'Onex, mais ils contribueront à attirer des capitaux dans les fonds qu'Onex gère pour des tiers, dit Norman Raschkowan, vice-président exécutif, placements, Corporation Financière Mackenzie.

Actuellement, Onex gère un actif de 9 G$ US dans ses fonds d'investissement privés. La gestion de ces fonds lui procure des honoraire annuels de 97 millions de dollars américains (M$ US).

Onex songe aussi à inscrire ses actions à une Bourse américaine, afin d'élargir la base de ses actionnaires.

Pari sur la reprise de l'immobilier

La conjoncture, encore fragile, donne aussi l'occasion à la société torontoise de réinvestir son capital dans de nouvelles occasions.

Reconnue pour son approche à contre-courant et sa patience, Onex a choisi de parier sur l'éventuelle reprise du marché immobilier en investissant 120 M$ US de son propre capital et 555 M$ US provenant des fonds qu'elle administre pour acheter un intérêt minoritaire dans le principal fabricant mondial de portes et fenêtres Jeld-Wen Holdings.

L'entreprise cinquantenaire d'Oregon, propriété de la famille Wendt, réalise des revenus de 3 G$ US, exploite 123 usines et centres de distribution, et emploie 20 000 personnes, dans 25 pays.

Le sort d'Onex en Bourse dépend donc de la santé des marchés des capitaux et de l'appétit des fonds d'investissement privés pour les transactions, dit Scott Chan, analyste de Canaccord Genuity.

" À court terme, la Bourse peut connaître des mouvements de repli, mais la vague de transactions d'entreprises ne fait que recommencer, après la panne de 2007 à 2010. Une telle vague dure généralement de 3 à 5 ans ", dit Christian Godin, vice-président principal, actions canadiennes, chez Placements Montrusco Bolton.

À long terme, les fluctuations boursières influent peu sur le rendement financier que procure Onex à ses actionnaires, ajoute-t-il.

D'ailleurs, selon les dirigeants d'Onex, le bassin de transactions potentielles s'accroît, puisque plus les entreprises s'achètent les unes les autres, plus les possibilités qu'elles se départissent de filiales augmentent, ont-ils dit lors de leur conférence téléphonique trimestrielle du 11 mai, rapporte M. Hardie.

Au cours des douze prochains mois, Onex devrait disposer de ses placements dans Allison Transmission, Skilled Healthcare (NY, SHK, 12,41 $ US) et The Warranty Group, prévoit Paul Holden, analyste chez CIBC Marchés des capitaux.

Des bémols

Le titre d'Onex est l'un des rares titres en Bourse qui permettent aux investisseurs de participer à l'univers séduisant des fonds privés.

Toutefois, deux bémols méritent mention. D'abord, son titre ayant grimpé de 74 % depuis août 2009, Onex n'a pas racheté de ses actions au cours des quatre premiers mois de 2011.

De plus, certains actionnaires institutionnels d'Onex, dont Mackenzie, Principal Financial et BlackRock Fund Advisors, ont vendu de leurs actions au cours des derniers mois.

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