Début octobre, une quinzaine de personnes intéressées par la vente au détail ont participé à une mission à Stockholm qui était organisée par le Conseil québécois du commerce de détail. Voici ce que le président de l'organisation, Gaston Lafleur, avait à dire sur la vente au détail suédoise, à son retour au Québec.
Pourquoi une mission en Suède ?
La population de la Suède est comparable en nombre à celle du Québec. Comme ici, le contexte linguistique est particulier, car personne alentour ne parle suédois. Le design suédois est reconnu partout dans le monde. Mais il faut dire que la Suède est le choix des participants à la mission de l'an dernier (qui était à Milan).
Qu'avez-vous pensé des magasins suédois ?
Les concepts se rapprochent des nôtres. Il n'y a rien de spectaculaire, pas de concepts «wow». C'est intéressant de voir comment les Suédois s'organisent et gèrent leurs relations de travail [les employés du secteur sont pratiquement tous syndiqués et reçoivent de bons salaires].
Pourrions-nous importer ce modèle ? Des travailleurs plus riches consommeraient davantage, non ?
Non, ça ne pourrait pas être adopté au Québec, dans un contexte nord-américain. Pour que la formule fonctionne, il faudrait qu'on ait la même culture. Ça ne pourrait marcher ici, ce n'est pas réaliste, car les habitudes sont différentes, l'environnement économique aussi. Nous n'avons pas de système de régulation des prix et des soldes comme en Suède. Ce serait super, mais le coût de la vie augmenterait. Pensez-vous que les prix demeureraient les mêmes ? Que nos magasins seraient concurrentiels sur le Web ? N'oublions pas que nous sommes très près des États-Unis. Il y a trop de concurrence ici. Ça provoquerait des pertes d'emploi et des fermetures.
Que peut-on apprendre des détaillants suédois ?
Chacun parle de son concept sans trop regarder ses concurrents. Je les ai trouvés relax sur ce point. On peut aussi tirer des leçons de leur façon de gérer les ressources humaines. Il est intéressant de voir qu'un petit pays a réussi à développer des géants. Pour nous, au Québec, c'est un bel exemple à suivre. Surtout que c'est un pays où le niveau de vie et le style de vie ressemblent aux nôtres.
