Le Port de Sept-Îles prépare une expansion majeure avec deux projets totalisant 370 millions de dollars.
L'autorité portuaire veut aménager un quai en eau profonde pour usagers multiples, un projet de 350 millions de dollars qui est à l'étape de la recherche de financement.
Le second projet est plus avancé : il s'agit de l'aménagement, au coût de 20 millions, d'un quai pour les navires de croisière.
Ce projet a franchi une autre étape, fin janvier, avec l'attribution du contrat d'ingénierie à Axor Experts-Conseils.
Les travaux commenceront cet été et seront terminés en septembre 2010.
"Ce quai de 315 mètres accueillera des paquebots de plus de 2 500 passagers. Ce sont les plus importants travaux depuis la construction du quai de La Relance en 1986", dit Pierre Gagnon, pdg du Port de Sept-Îles.
Quai en profonde
Pour sa part, le quai en eau profonde sera construit dans le secteur Pointe-Noire de Sept-Îles, à côté de celui de La Relance. Il offrira une profondeur de 23 mètres, ce qui permettra au port d'accueillir des bateaux de 300 000 tonnes.
"Il s'agit d'un marché de niche. Peu de ports accueillent ces bateaux", souligne Luc Dion, président du Comité de promotion industrielle et commerciale.
"La région n'a pas attendu l'augmentation des investissements en infrastructures prévue dans le budget fédéral pour réagir. Ce projet est dans nos cartons depuis longtemps. Mais le contexte est idéal pour accélérer le travail", ajoute M. Dion.
Malgré une situation économique incertaine à court terme pour les ressources naturelles, le Port veut soutenir l'essor du marché du fer sur la Côte-Nord. "Nous savons qu'à moyen terme, il y aura une reprise de la demande", dit Ghislain Lévesque, maire de Sept-Îles.
Près de 40 millions de tonnes supplémentaires
Trois nouvelles mines de fer seront exploitées au cours des prochaines années dans la région.
Dès 2010, Consolidated Thompson exploitera la mine du lac Bloom, dont les 8 millions de tonnes de minerai de fer transiteront par le port.
New Millennium Capital a également des projets prometteurs sur la Côte-Nord. À la mi-janvier, la société a annoncé les résultats d'une étude de préfaisabilité pour le gisement de fer KéMag, situé près de Schefferville. Cette étude a confirmé des réserves minérales de 2 milliards de tonnes ainsi qu'une prévision de production de 15 millions de tonnes de boulettes par année et de 7 millions de tonnes de concentré. Ces denrées doivent également transiter par le port de Sept-Îles.
Le géant industriel indien Tata Steel est devenu l'actionnaire le plus important de New Millenium Capital en octobre dernier. Selon la société, la production de minerai doit débuter en 2014.
"À ces projets, il faut ajouter celui de Labrador Iron Mines Holdings, évalué à 4 millions de tonnes par année", précise Pierre Gagnon.
À moyen terme, il estime que le volume total de marchandises manutentionnées au port pourrait tripler, passant de 22,6 à plus de 60 millions de tonnes par année.
À la recherche de financement
Des discussions sur le financement de cet important chantier sont en cours avec les partenaires privés et gouvernementaux, dit M. Gagnon.
"C'est important que les pelles soient à l'oeuvre rapidement afin que le Canada maintienne sa position concurrentielle dans le marché mondial du fer", dit-il.
Le maire de Sept-Îles estime qu'il est trompeur de comparer ce projet à celui du quai de la Relance, qui a vu le jour il y a plus de 20 ans.
"À l'époque, nous n'avions aucun projet pour appuyer la construction de cette infrastructure. La première phase de l'Aluminerie Alouette a vu le jour après la construction du quai. Aujourd'hui, c'est tout le contraire. Les projets miniers justifient le développement portuaire", dit-il.
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