Filière batterie: encore 15G$ de projets à venir, selon le patron d'IQ

Publié le 28/11/2023 à 08:44

Filière batterie: encore 15G$ de projets à venir, selon le patron d'IQ

Publié le 28/11/2023 à 08:44

Par La Presse Canadienne

L’intervention gouvernementale dans la filière batterie n’est pas sans soulever de critiques. (Photo: La Presse Canadienne)

La taille des investissements promis dans la filière batterie pourrait encore doubler d’ici quelques années pour atteindre 30 milliards de dollars (G$), laisse miroiter le grand patron d’Investissement Québec.

Les projets annoncés dans la filière batterie représentent des investissements totaux de près de 11 G$. À cela s’ajoutent près de 4 G$ d’investissements qui doivent être annoncés «sous peu».

«Il y a un autre 15 G$ qui est en discussion et qui sera annoncé au cours des prochaines années», répond le président-directeur général d’Investissement Québec, Guy LeBlanc, en entrevue avant une allocution qu’il doit donner, mardi, à Bécancour, devant la communauté d’affaires. Essentiellement, ce sont des phase deux et phase trois pour augmenter la capacité des usines déjà annoncées.»

Guy LeBlanc juge que «l’essentiel» de l’écosystème québécois de la filière batterie est maintenant complet. Le gouvernement envisage toutefois d’y greffer «des petits morceaux manquants sur lesquels on travaille». Il donne en exemple la production de graphite synthétique qui s’ajouterait à la production de graphite de Nouveau Monde Graphite, par exemple.

Avec la capacité énergétique limitée du Québec, le gouvernement ne courtisera plus de grands celluliers, ajoute-t-il. «Compte tenu des limitations énergétiques pour l’instant, d’aller chercher un autre cellulier, par exemple, ce serait problématique.»

La filière batterie peut ainsi se passer du projet du géant allemand BASF, annoncé au printemps 2022, et qui devait être complété à Bécancour en 2025, défend Guy LeBlanc. Le projet est dans les limbes tandis que l’entreprise n’a pas trouvé de partenaires dans le secteur automobile.

Même si elle ne se concrétise pas, l’annonce de BASF a fait œuvre utile en mettant les projecteurs sur le Québec, avance Guy LeBlanc.

«Ça a été vraiment une annonce bien reçue par la communauté internationale et certains joueurs qui n’étaient pas certains qu’ils voulaient venir au Québec parce que le Québec n’était pas sur la “map” de la filière batterie. D’avoir cette annonce de BASF, ça a été un élément important.

«Suite au succès qu’on a eu, il a fallu gérer le trafic, poursuit-il. Alors que BASF décide de remettre en question (son projet), il y a un an et demi, ça aurait été plus problématique, aujourd’hui on a déjà trois cathodier. (Il n’y a) aucun problème.»

 

Une intervention judicieuse?

L’intervention gouvernementale dans la filière batterie n’est pas sans soulever de critiques, que ce soit de la part d’environnementalistes qui s’inquiètent de l’impact de la construction de l’usine Northvolt sur la faune et la flore ou de l’opposition qui juge que Québec prend un trop grand risque financier.

Guy LeBlanc défend l’intervention financière du gouvernement pour attirer les entreprises. Il souligne qu’une part importante de l’intervention gouvernementale est sous forme de prêts ou de prises de participation.

Quant aux prêts pardonnables, ils tiendront compte des retombées économiques des entreprises qui en ont profité, assure-t-il. «En théorie, si ces projets-là lèvent et que ces investisseurs privés font de l’argent, on va en faire nous autres aussi. Ça devrait compenser les subventions (les prêts qui deviennent indirectement des subventions en étant pardonnés).»

Le patron d’Investissement Québec croit que l’histoire donnera raison à la stratégie gouvernementale. «J’ai l’impression que pour la filière batterie, c’est davantage dans cinq à dix ans qu’on va reconnaître tous les bienfaits de cette filière.»

Il souligne que les prévisions des experts tablent sur une croissance «exponentielle» de l’industrie de la voiture électrique. «On prévoit même que, de 2020 à 2030, la taille de la flotte mondiale de véhicules électriques soit multipliée par dix.»

Guy LeBlanc cite un article du média spécialisé Benchmark Minerals qui prédit que 28% de la production nord-américaine de cathode, qui entre dans la fabrication d’une batterie, proviendra de Bécancour en 2030. Il affirme que les estimations internes d’Investissement Québec arrivent à un chiffre relativement comparable. «C’est une position qui permet de te démarquer.»

 

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