Les habitants du Bhoutan se l’offrent, les patients et les soignants du Centre de réadaptation de l’Estrie y goûtent depuis quelques années et les équipes d’Adecco Québec en font la quête avec le slogan « Travailler heureux, vivre mieux ». Qu’ont-ils en commun ? Le bonheur !###
À première vue, ces personnes partagent bien peu de choses. Mais en y regardant de plus près, on constate qu’elles ont toutes choisi un jour d’écouter les gens autour d’elles pour comprendre que chacun cherche à être heureux, et bien sûr, à souffrir le moins possible. Elles ont du coup pris conscience que c’était ce qu’elles recherchaient elles-mêmes. Conclusion : le bonheur pour tous ! Toutes ces personnes sont par conséquent sorties de la dualité qui oblige à choisir entre faire plaisir aux actionnaires (ou au roi) et faire plaisir aux employés. Elles ont compris qu’il faut cesser de se battreles uns contre les autres pour gagner son bonheur.
Elles ont amorcé des dialogues sur ce qui les rendait heureuses ou malheureuses, et elles ont choisi de dépasser ce qui les rendait heureuses et d’éviter ce qui les rendait malheureuses… Finalement, elles sont devenues plus heureuses… Tout simple, n’est-ce pas ?
Quand vous êtes-vous interrogé sur ce qui vous rendheureux ? Quand avez-vous amorcé une discussion avecvos équipes pour échanger sur les façons d’être plus heureuxensemble ? Délicat, n’est-ce pas ?
La seule différence entre les gens ou les équipes dontle bonheur s’accroît et les autres (ceux qui s’enfoncent dans le malheur) est qu’ils ont osé un jour susciter une réflexion surle sujet. Je dis « oser », car je sais qu’il faut du courage pour aborder cette question. En publiant mon livre Découvrez lebonheur au boulot, j’ai été perçu comme un extraterrestre,et notre organisation, comme une secte. J’avais même défié nos croyances relatives aux affaires en affirmant que lebonheur des individus dans une entreprise dicte le niveau des profits, et qu’on verrait un jour le degré de bonheur commeun actif au bilan. Vingt ans plus tard, on organise des concours du meilleur employeur pour mesurer le bonheur des employés. Il faut maintenant sonder aussi le bonheur des patrons, des actionnaires et des clients…
Comme tout grand projet le requiert, ces personnes ont un dernier point en commun : elles possèdent toutes des leaders de premier plan qui ont travaillé dur pour se donner de nouvelles bases de vie commune, de nouveaux principes de gestionet des valeurs claires. Elles sontensuite devenues des gardiensde la cohérence entre les aspirations et les gestes quotidiens. Tracy-Ann Lugg, d’Adecco Québec, porte haut les valeurs choisies. Lucie Dumas, du Centre de réadaptation del’Estrie, s’est jointe au réseau américain Plantree, qui travaille sur cet enjeu depuis longtemps. Avec les membres de ce réseau, elle a défini de nouveaux principes de gestion. Le roi du Bhoutan a remplacé la mesure du PNB (produit national brut) par celle du BNB (bonheur national brut). Avec ses ministres, il a défini quatre grands piliers pour assurer le bonheur de son peuple, soit la croissance etle développement économique, la conservation et la promotion de la culture, la sauvegarde de l’environnement etla gouvernance responsable…
Pour toutes ces personnes, la croissance, la performance et la richesse ont pris l’aspect d’un résultat, et non d’unefinalité. Le bonheur est accessible à tous. Il l’est aux citoyens d’un pays, à une grande entreprise cotée en Bourse quiemploie des milliers de personnes, à une organisation de santé ou à un individu… En tant que leaders, nous avonsdu pouvoir sur nous-mêmes et la responsabilité d’offrir un environnement propice au bonheur. Et vous, qu’attendez-vous pour être heureux ?
