Donner des défis à qui peut les relever

Publié le 22/01/2009 à 10:59

Donner des défis à qui peut les relever

Publié le 22/01/2009 à 10:59

Entrevue. Le spécialiste Gerard Seijts insiste sur l'importance de bien connaître les forces de ses employés.

S'il est indispensable de prendre des risques pour développer le leadership au sein de son entreprise, il est important de le faire de façon réfléchie. Gerard Seijts en sait quelque chose. Cet expert en leadership de l'École de commerce Richard Ivey de l'Université de Western Ontario a enseigné à des cadres supérieurs de plusieurs entreprises, dont Maple Leaf Foods, KPMG, Vale Inco et SC Johnson.

JLA - Le développement d'une relève en entreprise peut coûter de l'argent, du temps, voire entamer la réputation de l'employeur. Les organisations canadiennes sont-elles prêtes à prendre ces risques ?

G.S. - Les entreprises devraient s'intéresser au développement de leurs employés, car le monde évolue très vite. Le hic, c'est qu'elles sont généralement réfractaires au risque. La clé est donc de prendre des risques calculés.

JLA - Qu'entendez-vous par là ?

G.S. - Il faut s'assurer de donner des défis à des gens qualifiés, à des employés prometteurs et qu'on croit capables de relever le défi. Mais avant tout, il faut leur donner des mandats réalistes ! Il n'est pas logique de les placer dans des situations où les chances de réussite sont presque nulles.

JLA - Mais il y a toujours un risque que l'employé échoue, n'est-ce pas ?

G.S. - Oui. Parfois, c'est comme si nous placions des individus dans des situations pour qu'ils échouent. Nous les laissons à eux-mêmes, sans aucun soutien ni plan concret. La nature du travail peut également changer à tout moment. Les employés, particulièrement ceux qui occupent des postes de leadership, sont constamment confrontés à de nouveaux défis. Ces gens doivent avoir les compétences, l'expérience et le jugement pour gérer ces situations complexes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle ils ont été choisis.

JLA - Comment reconnaître ces employés prometteurs ?

G.S. - C'est la base du développement du leadership. Il faut connaître ses employés, surtout ceux qui présentent un potentiel élevé. Il est important de connaître leurs forces, leurs faiblesses, leurs limites, et ce qui les motive. C'est trop facile de présumer que tout le monde veut devenir un leader, car ce n'est évidemment pas vrai.

JLA - Les entreprises connaissent-elles leurs employés ?

G.S. - Je pense que les entreprises leaders les connaissent parfaitement. De plus en plus d'organisations consacrent le temps et l'argent nécessaires pour développer leurs employés. Elles ont compris qu'investir dans les meilleurs éléments augmente les chances de succès. Si on travaille avec des employés médiocres, on a des résultats médiocres. Des sociétés comme Maple Leaf Foods, TD Bank et JD Irving ont compris qu'il faut prendre ça au sérieux.

CV

Nom : Gerard Seijts

Âge : 42 ans

Titre : Professeur en psychologie du comportement en entreprise

Organisation : École de commerce Richard Ivey, Université de Western Ontario

M. Seijts a publié plusieurs ouvrages sur, entre autres, le leadership en période de changement, le leadership d'équipe et la culture d'entreprise.

Cet article a été publié dans le journal Les Affaires le 24 janvier 2009.

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