La valeur d'une entreprise technologique se mesure à long terme. C'est pourquoi la rémunération de ses dirigeants doit suivre certains principes, pense W. Brian Edwards, président du conseil d'administration de Technologies Miranda, et ancien président de BCE Emergis.
" Dans les technologies, la croissance ne se poursuit que pour un temps limité. Ensuite, le marché change et il faut adapter ses produits ", dit M. Edwards. Les gestionnaires seront donc récompensés pour leur habileté à s'adapter au marché.
" Dans notre secteur, il nous faut des dirigeants qui sont des entrepreneurs. En même temps, ces gestionnaires doivent être capables de travailler dans un environnement de croissance et dans un contexte très changeant. Alors, oui, le nombre de candidats est assez limité ", affirme M. Edwards, qui connaît à fond le secteur technologique puisqu'il a été le fondateur de MPACT Immedia, devenue par la suite BCE Emergis. Il a d'ailleurs été président de BCE Emergis jusqu'en 2002. Il agit aujourd'hui à titre d'administrateur de sociétés.
Miranda bénéficie du virage vers la télévision haute définition (HD). La société de Montréal vend ses logiciels et ses équipements à des réseaux de télévision partout dans le monde. Elle offre aussi l'infrastructure technologique nécessaire à la diffusion d'événements spéciaux. Le réseau NBC a eu recours à ses produits lors de la couverture des élections présidentielles américaines et pour sa couverture des Jeux olympiques de Pékin et de Vancouver.
" En tant qu'entreprise de taille moyenne, nous gardons notre programme de rémunération de la haute direction assez simple et clair ", souligne M. Edwards. Le président du conseil note par ailleurs que les exigences de divulgation en la matière ont beaucoup augmenté. " C'est vrai qu'il y a eu des abus dans certaines très grandes entreprises. Mais dans notre secteur, il n'y a pas eu d'exagération comme telle ", affi rme-t-il.
Chez Miranda, il y a peu d'écart entre la rémunération globale des cinq principaux membres de la direction, y compris celle du président de la société. C'est un aspect qu'apprécie Michel Magnan, membre du jury et titulaire de la Chaire de comptabilité Lawrence-Bloomberg de l'Université Concordia. " La rémunération est cohérente; cela donne l'impression d'avoir une équipe ", dit M. Magnan.
Le conseil fixe des objectifs de performance à court terme, à la fois quantitatifs et qualitatifs. Comme la force de l'entreprise repose en grande partie sur le savoir-faire qu'elle développe, des cibles purement financières ne seraient pas tout à fait adaptées. " Par exemple, nous demandons à la haute direction d'améliorer certains éléments dans l'entreprise, ou encore d'effectuer des acquisitions. Toutefois, ces objectifs sont toujours combinés à des cibles financières ", explique M. Edwards.
Les objectifs à long terme sont, en revanche, quantitatifs. " Nous nous concentrons sur la création de valeur ", dit M. Edwards. La partie à long terme de la rémunération peut donc varier de façon importante. Si la valeur de l'entreprise sur le marché n'augmente pas, cette partie de la rémunération sera limitée. À l'inverse, elle peut devenir très intéressante si la valeur de l'entreprise augmente beaucoup.
Le marché de Miranda est international. L'entreprise possède des bureaux aux États-Unis, en Angleterre, en France et en Chine. Si l'Amérique du Nord a une certaine avance quant à la conversion vers la télévision HD, le marché européen est très prometteur. De plus, Miranda se positionne dans le secteur de la télévision IP et des produits destinés spécifi quement aux chaînes de nouvelles continues.
