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Le rapport secret sur la collusion accuse les plus grands fabricants de lampadaires de former un oligopole qui remporte le gros des contrats avec le ministère des Transports du Québec. Les Affaires a identifié ces gros joueurs et s'est entretenu avec l'un d'eux : Lampadaires Feralux.

Cette entreprise de Sainte-Julie fournit « 50 à 60 % » des poteaux de lampadaires du Ministère, selon l'estimation de son directeur général, Alain Berthier. Mais il se défend de manipuler le marché.

Le rapport de l'unité anticollusion ne donne pas de noms. Mais Feralux est directement visée. « [Deux] fabricants et distributeurs de hauts mâts et lampadaires se partagent [...] la quasi-totalité de ces ventes », mentionne le document, coulé dans La Presse du 15 septembre. Chez Feralux, le directeur général Alain Berthier concède que ce portrait correspond à son entreprise.

« C'est possible, je n'ai pas lu le rapport, dit-il. Tout ce que je sais, c'est qu'on a été les plus bas soumissionnaires pour la commande ouverte du Ministère. Il y a une description technique. Trois joueurs sont en mesure de soumissionner. »

Le directeur général se défend cependant de recourir à la collusion. « Je n'ai jamais parlé de prix ou de stratégie à un compétiteur, dit Alain Berthier. Au niveau technique, on est seulement trois à pouvoir répondre aux appels d'offres. Nous, on est plus forts techniquement. Il y a des choses qu'on est capables de faire que les autres ne font pas. »

Contrôlée par Valmont Industries Holland, du Nebraska, Feralux fait « 40 à 45 % » de son chiffre d'affaires avec les poteaux vendus à Transports Québec, directement ou par le biais de sous-contractants, estime Alain Berthier. Métal Pole-Lite, le deuxième plus important fabricant de mâts de lampadaires, de Saint-Philippe (Montérégie), n'a pas retourné nos appels.

Luminaires

Le rapport de l'unité anticollusion cite aussi un grave problème dans la fourniture de luminaires pour lampadaires, installés au-dessus des mâts de Feralux et Pole-Lite. Au Québec, le plus important fabricant de ces produits est Lumec, une filiale de la néerlandaise Philips installée à Boisbriand. Le directeur général Denis Lavoie était cependant parti à la chasse et n'était pas joignable quand Les Affaires a tenté de le joindre.

Le directeur de la recherche et développement, François L'Écuyer, défend cependant son entreprise. « Il n'y a pas de collusion chez nous, dit-il. C'est de la compétition saine. On investit massivement dans la R&D pour avoir le meilleur produit possible. »