Port de Montréal : le CPQ n'exclut pas le recours à une loi spéciale

Publié le 21/07/2010 à 13:40, mis à jour le 15/10/2013 à 11:34

Port de Montréal : le CPQ n'exclut pas le recours à une loi spéciale

Publié le 21/07/2010 à 13:40, mis à jour le 15/10/2013 à 11:34

Par Mathieu Lavallée

Photo : Bloomberg

Le Conseil du patronat du Québec (CPQ) exhorte le syndicat des débardeurs du port de Montréal et l’Association des employeurs maritimes (AEM) de trouver un terrain d’entente « dans les prochains jours ou les prochaines heures » pour reprendre les activités et ce, même si la négociation n’est pas terminée.

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Selon le président du CPQ Yves-Thomas Dorval, il s’agit « pratiquement d’un service essentiel » étant donné toutes les marchandises, les matériaux et autres biens qui transitent par le port. Ce dernier n’exclut pas qu’une loi spéciale à Ottawa puisse être nécessaire pour dénouer l’impasse, quoiqu’il ne privilégie pas cette avenue.

Les ouvriers en charge du transbordement des marchandises sur les quais du port se voient refusés l’accès au travail depuis que lundi, l’AEM a décrété un lock-out. Les deux parties tentent de négocier une convention collective depuis maintenant un an et demi.

« Le plus important, c’est qu’on trouve une solution pour rouvrir les portes et reprendre les activités. Si les parties ne parviennent pas d’eux-mêmes à s’entendre sur la reprise des activités, la ministre fédérale du Travail devra trouver un moyen de faire pression », a expliqué M. Dorval en conférence de presse.

Selon lui, l’employeur et le syndicat doivent le faire pour remplir les besoins des entreprises du Québec. Près de 90 % des marchandises importées dans la province passe par le Port de Montréal, a souligné le président du CPQ, sans compter les exportateurs qui comptent également sur ces installations.

« C’est nuisible pour notre réputation et notre compétitivité, d’autant que les coûts et l’incertitude qui en découlent peuvent nuire à la reprise qui est encore fragile », a ajouté M. Dorval.

Son organisme a reçu plus d’une dizaine d’appels de ses membres hier qui subissent les contrecoups du conflit de travail. D’ailleurs, le président du CPQ était accompagné d’Hubert Bolduc, vice-président communications et affaires publiques de Cascades, et Alain Quintal, président de Dutal, deux membres de l’organisme particulièrement aux prises avec les conséquences de l’arrêt des opérations au port.

Du côté de Cascades, c’est un projet d’investissement de 20 millions $ - 40 % des fonds sont déjà engagés – qui se retrouve retardé par le conflit de travail. Chez Dutal, qui importe et distribue des produits de parfumerie, le lancement de trois nouveaux produits prévu pour la première semaine d’août est compromis alors que la campagne publicitaire est prévue depuis des mois.

Si le CPQ n’a pas écarté la nécessité d’une loi spéciale pour débloquer les marchandises coincées dans le port, les parties qui entameront demain une médiation semblent à tout le moins très près de s’entendre sur la reprise des activités.

L’AEM et le syndicat, contactés tous deux après la conférence de presse, ont tous deux déclaré à Lesaffaires.com vouloir reprendre le travail dès que possible.

« Cela peut reprendre s’il n’y a aucun moyen de pression de leur part », a indiqué Gilles Corriveau, porte-parole de l’AEM. Et justement, le syndicat veut que la fin du lock-out et des moyens de pressions soit le premier point à l’ordre du jour jeudi matin.

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