La Maison blanche a laissé entendre qu’elle pourrait puiser dans l’aide de 700 milliards de dollars destinée au secteur bancaire pour voler au secours des constructeurs automobiles et pour leur éviter de devoir se placer sous la protection de la Loi sur la faillite.

Le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, a confirmé dans un communiqué qu'il mettrait des fonds à la disposition du secteur automobile alors que General Motors et Chrysler affirment qu’ils pourraient manquer de liquidités d’ici le mois de janvier.

La Maison Blanche dit que ces fonds sont transitoires dans l'attente de la nomination effective en janvier prochain du nouveau Congrès issu des élections de novembre dernier. Ce nouveau Congrès à majorité démocrate devrait être favorable à un plan pour le secteur automobile, alors que le rejet d'hier provient des Républicains, hostiles à l'intervention de l'État pour soutenir des entreprises privées.


Dana Perino, la secrétaire de presse du président sortant, George W. Bush, soutient qu'il serait irresponsable d'affaiblir l'économie encore davantage en laissant les grands constructeurs automobiles de Detroit s'effondrer.

La porte-parole de la présidence a souligné que l'état de faiblesse actuel de l'économie est tel qu'elle pourrait ne pas résister à un choc comme une faillite désordonnée dans l'industrie automobile.

Elle a ajouté que la Maison Blanche préférerait que les marchés financiers déterminent le sort des compagnies en difficulté, mais a expliqué que, compte tenu de l'état actuel de l'économie, la Maison Blanche examinera d'autres options si nécessaire pour prévenir la chute des constructeurs automobiles. Cela pourrait donc se traduire par l'utilisation d'une partie du plan Paulson de 700 milliards $ US.

Ce plan est l'une des rares options qui reste à l'administration Bush pour venir en aide à General Motors et Chrysler, qui ont annoncé être susceptibles de se retrouver à court de liquidités d'ici quelques semaines.

M. Bush avait initialement refusé cette possibilité, affirmant que cette aide devait venir du Congrès. Mais la Maison Blanche a changé d'avis après le vote du Sénat qui a rejeté jeudi soir un plan de sauvetage de 14 milliards $ US en faveur du secteur automobile.

Le Sénat a rejeté le plan par 53 voix contre 35, loin des 60 voix requises pour son adoption.

Les parlementaires républicains ont refusé d'accorder l'aide au secteur de l'automobile tant que le syndicat United Auto Workers (UAW) n'accepte pas des coupes salariales l'an prochain, une révision à la baisse qui ramènerait les salaires des ouvriers de l'automobile américains au niveau de ceux des ouvriers japonais.

Avec La Presse Canadienne