Photo: Bloomberg.
Même si des versions génériques du Lipitor sont maintenant disponibles, Québec continuera de rembourser le médicament d'origine pendant deux ans.
La protection spéciale accordée par Québec aux fabricants de médicaments d'origine va lui coûter plus de 10 millions de dollars par mois au cours des deux prochaines années, affirme Daniel Charron, responsable des relations gouvernementales de l'Association canadienne du médicament générique.
Résultat : au cours des deux prochaines années, le gouvernement du Québec se privera d'économies potentielles de plus de 250 millions de dollars. Une somme qui s'ajoutera aux 161 millions de dollars d¹économies annuelles perdues en raison de cette politique gouvernementale qui remonte aux années 90.
« À une époque où tout le monde cherche à faire des économies pour faire face à la croissance des coûts de la santé, Québec devrait se demander s'il a encore les moyens de faire ce cadeau aux fabricants de médicaments d¹origine », ajoute M. Charron.
C¹est que depuis hier, des versions génériques du Lipitor, le médicament le plus prescrit au monde, sont disponibles au Canada. Or, un médicament générique est généralement vendu à la moitié du prix du médicament d'origine. Lipitor est un médicament contre le cholestérol produit par Pfizer.
Selon des données fournies par la firme d'analyse IMS Health Canada, les Québécois ont consommé pour 457 millions de dollars de Lipitor en 2009
(1,43 milliard de dollars au Canada).
Même si le brevet expire en 2010, le médicament continuera d'être remboursé par Québec jusqu'au 1er juillet 2012. Cette règle des 15 ans, qui s'applique au Québec exclusivement, est le « bonbon » offert par Québec pour attirer les sociétés pharmaceutiques ici.
Elle est plus généreuse que la protection de 20 ans à partir de la découverte de la molécule offerte dans le reste du Canada. On calcule un délai de 8 à 12 ans entre la découverte d¹une molécule et sa commercialisation.
Cela dit, même si Québec remboursera le Lipitor jusqu'en 2012, les pharmaciens peuvent d'ores et déjà proposer un générique à leurs clients. Et ils ne s'en priveront pas, car il est plus avantageux pour eux de vendre des médicaments génériques que brevetés.
