Le ministère des Ressources naturelles du Québec a lancé, en novembre, un programme de biomasse résiduelle doté d'une enveloppe de 47,2 millions de dollars pour remplacer les systèmes de chauffage aux combustibles fossiles par des systèmes alimentés par les résidus de la biomasse forestière. Objectif : réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la province de 70 000 tonnes, soit 0,08 % des émissions actuelles. Cette initiative vise aussi à soutenir la filière forestière. «Le Québec doit plus que jamais profiter des nouveaux marchés émergents liés à la forêt : une belle opportunité [sic] de développement économique pour les régions», soulignait la ministre Ouellet à l'occasion de l'annonce.
L'accueil réservé au programme est toutefois mitigé. «C'est intéressant, mais ce n'est pas assez», indique John W. Arsenault, directeur du groupe granules de bois au Bureau de promotion des produits du bois du Québec (QWEB), qui représente plus de 200 entreprises. Dans une étude qui sera publiée dans les prochaines semaines, l'organisme estime qu'il est possible d'atteindre des réductions d'un million de tonnes annuellement grâce à l'utilisation de la biomasse.
Pierre-Olivier Pineau, professeur spécialisé en politiques énergétiques, considère davantage le programme comme «une aide apportée à une industrie forestière en difficulté plutôt qu'une réelle volonté de favoriser l'éclosion d'un secteur énergétique».
La biomasse forestière n'a pas encore prouvé qu'elle avait atteint la maturité pour relever le défi, selon lui. «Le réseau de distribution n'est pas aussi efficace que celui du gaz ou du mazout, et le stockage de granules pose encore problème.»
