Gestion de l'eau: l'État ne peut suffire à la tâche

Publié le 25/10/2010 à 17:04, mis à jour le 26/10/2010 à 16:41

Gestion de l'eau: l'État ne peut suffire à la tâche

Publié le 25/10/2010 à 17:04, mis à jour le 26/10/2010 à 16:41

Dans sa Politique nationale de l’eau, le gouvernement du Québec reconnaît l’eau comme une richesse collective qui appartient à tous les Québécois.

La question semblait faire l’objet d’un rare consensus, ce matin, parmi les quelques deux cents participants du premier Forum québécois sur l’eau, qui débutait aujourd’hui au Centre des sciences de Montréal.

Mais si l’eau appartient à tous, qui donc devrait être chargé de sa protection, de sa gestion, voire même, le cas échéant, de son exploitation? Vaste débat s’il en est un !

Au-delà des divergences de points de vue, tous plus ou moins marqués, un avis ressort: la gestion de l’eau est un objet beaucoup trop large et complexe pour qu’elle ne repose que sur les seules épaules de l’État québécois.

PLUS: Le premier forum québécois sur l'eau

Pour Christopher R. Bryant, professeur titulaire et directeur du Laboratoire de développement durable et dynamique territoriale de l’Université de Montréal, l’État peut certes faire sa part, en matière de gouvernance par exemple, mais il serait illusoire de penser qu’il puisse encadrer ou arbitrer l’ensemble des enjeux, -qu’ils soient de santé publique, sociaux, environnementaux, commerciaux ou économiques- qui gravitent autour de la question de l’eau.

Non à la nationalisation

D’autant, ajoutera plus tard le professeur, que l’État ne peut se vanter d’avoir, en la matière, «le monopole de la sagesse.» On lui reproche entre autres, son manque de transparence et sa tendance paternaliste à vouloir «consulter» les citoyens, plutôt qu’à les «convier à une réelle participation» aux décisions.

Au point où le directeur général pour le Québec de la Fondation David Suzuki, Karel Mayrand, a exprimé son opposition féroce contre tout projet de nationalisation de l’eau au Québec, comme on l’a fait avec l’électricité. «Ce n’est pas le privé qui a mal traité l’eau au Québec, c’est d’abord l’État», a-t-il dit.

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