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L'importante hausse des tarifs qui entrera en vigueur le 31 mars chez Postes Canada ne fait pas le bonheur des entreprises, mais on est loin de la panique.
Des associations patronales n'ont même pas encore discuté de la question avec leurs membres. «On n'a pas eu de nouvelles de nos membres à ce sujet», affirme Simon Prévost, président des Manufacturiers et exportateurs du Québec, en précisant que la hausse annoncée touche l'envoi de lettres et non de colis.
Le son de cloche diffère cependant un peu du côté de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI).
«La poste est un service encore extrêmement utilisé par les petites et moyennes entreprises», souligne Martine Hébert, vice-présidente, Québec, de la FCEI.
Un sondage réalisé au Canada par la FCEI en octobre dernier révélait que 98 % des propriétaires de PME effectuent mensuellement des envois postaux ; 40 % d'entre eux postent au moins 50 lettres par mois. En outre, 61 % des propriétaires de PME ont indiqué que le courrier constitue un élément très important de l'exploitation de leur entreprise.
«La poste est un service essentiel pour les PME, et pour encore longtemps. S'il y a une leçon à tirer de cette situation, c'est le tort que peut causer un problème auquel on refuse de s'attaquer», ajoute la vice-présidente de la FCEI, en faisant surtout allusion au déficit actuariel de 6,5 milliards de dollars de la caisse de retraite des employés de Postes Canada.
Une question de survie
Si Postes Canada pouvait garantir à Martine Hébert que cette augmentation tarifaire suffira à assurer sa survie, ce ne serait pas si mal, dit-elle. Mais justement, elle n'en est pas convaincue : «La question est de savoir si les mesures annoncées en décembre par Postes Canada suffiront à la rescaper. J'ai bien peur que ce ne soit pas le cas.»
Yves-Thomas Dorval, président du Conseil du patronat du Québec, est aussi d'avis que Postes Canada n'avait pas le choix. «La hausse des tarifs, c'est une chose, mais il faut aussi que la société prenne des mesures pour réduire l'énorme fardeau qu'elle porte à cause des avantages sociaux trop généreux qu'elle consent à ses employés», dit-il.
Les entreprises clientes, elles, pourraient apprendre à se passer des services de Postes Canada. «Les entreprises qui ne peuvent pas refiler cette hausse à leurs clients vont probablement se tourner vers le numérique. On est rendus là !» de conclure Simon Prévost, des Manufacturiers et exportateurs du Québec.
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15 000
Dans son plan d'action présenté en décembre, Postes Canada dit s'attendre à ce que près de 15 000 employés prennent leur retraite au cours des cinq prochaines années. La société estime que ce nombre est plus que suffisant pour permettre la réduction de 6 000 à 8 000 postes.
