É-U: inflation stable en décembre sur un an, mais rebond sur un mois

Publié le 26/01/2024 à 08:53, mis à jour le 26/01/2024 à 13:39

É-U: inflation stable en décembre sur un an, mais rebond sur un mois

Publié le 26/01/2024 à 08:53, mis à jour le 26/01/2024 à 13:39

Par AFP

(Photo: 123RF)

Washington — L’inflation aux États-Unis, sujet majeur de la campagne électorale et des discours de Joe Biden et Donald Trump, est restée stable en décembre sur un an, mais la hausse des prix hors alimentation et énergie est tombée au plus bas depuis mars 2021.

La hausse des prix est restée de 2,6% en décembre, par rapport à décembre 2022, selon l’indice PCE, jauge privilégiée par la banque centrale américaine (Fed), publié vendredi par le département du Commerce.

Sur un mois cependant, l’inflation est repartie à la hausse, les prix augmentant de 0,2% par rapport à novembre, comme attendu, tandis qu’ils avaient reculé de 0,1% entre octobre et novembre.

Mais hors alimentation et énergie, l’inflation dite «sous-jacente» est elle tombée à 2,9%, son plus bas niveau depuis près de trois ans.

«Alors que de plus en plus d’Américains se sentent plus confiants dans l’économie, mon objectif reste de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour réduire les coûts pour les familles», a commenté le président Joe Biden.

La hausse des prix sera un élément clé dans l’élection présidentielle de novembre. L’ancien président Donald Trump, en bonne position pour être le candidat républicain face au président démocrate, accuse régulièrement sa politique d’alimenter l’inflation.

«La façon dont (les) électeurs indécis percevront l’inflation, entre autres développements économiques, déterminera probablement l’élection», détaille Bernard Yaros, économiste pour Oxford Economics, dans une note.

 

«Sous contrôle»

Joe Biden a ainsi également promis de «lutter contre les tentatives des républicains extrémistes, de distribuer des cadeaux massifs aux riches et aux grandes entreprises, tout en augmentant le coût des médicaments sur ordonnance et en réduisant les retraites et (les programmes de santé pour les plus âges et les plus pauvres)».

«L’inflation est désormais sous contrôle», avait déclaré jeudi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, ajoutant que «si l’inflation reste faible, (les Américains) commenceront à retrouver confiance dans l’économie.»

Par ailleurs, les revenus des ménages ont augmenté un peu moins vite en décembre qu’en novembre, à 0,3% contre 0,4%, a précisé le département du Commerce.

Mais leurs dépenses ont elles grimpé plus vite, portées par les achats des fêtes de fin d’année, à 0,7% contre 0,4%.

Une inflation qui se décide à retourner enfin vers son objectif de 2% permettrait ainsi aux ménages de retrouver du pouvoir d’achat et d’avoir un accès plus aisé au crédit.

L’inflation PCE est particulièrement regardée par la banque centrale américaine (Fed), qui veut la ramener à 2% sur un an, et tiendra mardi et mercredi sa réunion de politique monétaire.

Elle ne devrait pas encore toucher aux taux d’intérêt, qui plafonnent dans la fourchette de 5,25 à 5,50% depuis juillet, mais prévoit plusieurs baisses en 2024.

 

«Prématuré»

Ce mouvement pourrait commencer «d’ici le milieu de l’année», estime Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE, et «un démarrage plus précoce ne peut être exclu si l’inflation atteint l’objectif d’ici la fin du premier trimestre ou le début du deuxième trimestre».

Il est «vraiment prématuré de penser» que le début de la baisse des taux «est imminent», a cependant averti la présidente de l’antenne régionale de San Francisco, Mary Daly, qui dispose en 2024 du droit de vote tournant à la Fed.

Raphael Bostic, président de la Fed d’Atlanta, également votant cette année, s’était lui montré ouvert à un début de normalisation «avant le troisième trimestre», si «les preuves (sont) convaincantes».

Une autre mesure, l’indice CPI, sur lequel sont indexées les retraites aux États-Unis, était elle repartie à la hausse en décembre, à 3,4% sur un an.

L’économie américaine a déjoué les pronostics de récession en 2023, la croissance de son PIB s’accélérant même par rapport à 2022, à 2,5% contre 1,9%.

La croissance du seul quatrième trimestre a été bien plus forte que ce qui était anticipé, à 3,3% en rythme annualisé — mesure privilégiée par les États-Unis, qui compare le PIB à celui du trimestre précédent puis projette l’évolution sur l’année entière à ce rythme.

 

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