Ukraine: Moscou voit une «chance» de compromis avec l'Occident

Publié le 14/02/2022 à 10:32

Ukraine: Moscou voit une «chance» de compromis avec l'Occident

Publié le 14/02/2022 à 10:32

Par AFP

L'Ukraine a officiellement demandé à Moscou de s'expliquer sur le déploiement de dizaines de milliers de soldats à ses frontières. (Photo: Getty Images)

Moscou — La Russie a jugé possible lundi un règlement diplomatique de la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine et annoncé la fin de certaines manœuvres militaires, au moment où la crainte d'une invasion atteignait son pic.

«Je dois dire qu'il y a toujours une chance», a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, répondant à une question du président Vladimir Poutine, selon des images diffusées à la télévision.

À (re)lire: Ukraine: une seule sortie de crise réaliste

«Nos possibilités sont loin d'être épuisées», a poursuivi le ministre, proposant même de «prolonger et d'élargir» le dialogue, des remarques bien moins offensives que celles qui ont émané de Moscou ces dernières semaines.

«Bien», lui a laconiquement répondu M. Poutine.

Dans la foulée, le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a annoncé la fin de certaines manœuvres militaires, alors que les exercices terrestres et maritimes, aux frontières russo-ukrainiennes et au Bélarus, nourrissent les craintes d'une escalade militaire.

«Des exercices ont lieu, une partie est terminée, une autre partie est en train de se terminer. D'autres se font encore étant donné (leur) taille», a-t-il dit à M. Poutine.  

La Russie, qui a déjà annexé la Crimée en 2014 et soutient des séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, a constamment nié toute velléité agressive. 

Elle se dit à l'inverse menacée par l'expansion des moyens de l'OTAN en Europe de l'Est et réclame pour une désescalade durable des «garanties de sécurité», notamment l'assurance que l'Ukraine n'adhérera jamais à l'OTAN et un retrait d'Europe de l'Est des infrastructures militaires de l’Alliance atlantique.

 

Proposition «constructives»

Les Occidentaux ont jugé ces demandes inacceptables, mais ont proposé un dialogue accru sur d'autres sujets, comme le contrôle des armements.

M. Lavrov a dit à M. Poutine que certaines de ces propositions américaines étaient «constructives».

Les déclarations des ministres russes à Poutine interviennent au moment où le chancelier allemand Olaf Scholz est à Kiev, avant un déplacement à Moscou le lendemain. Ce voyage arrive après celui il y a exactement une semaine d'Emmanuel Macron. 

«Nous attendons de Moscou des signes immédiats de désescalade», avait déclaré M. Scholz dans un tweet avant son arrivée en Ukraine, menaçant encore la Russie de «lourdes conséquences» en cas d'«agression militaire».

À Kiev, il a exhorté Moscou à saisir les «offres de dialogue», tout en s'engageant à la poursuite de l'aide économique allemande.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a pour sa part souligné qu'une appartenance de son pays à l'OTAN «garantirait» sa sécurité et que le gazoduc controversé russo-allemand Nord Stream 2, qui permet de contourner le territoire ukrainien, était «arme géopolitique».

L'Ukraine a officiellement demandé à Moscou de s'expliquer sur le déploiement de dizaines de milliers de soldats à ses frontières. Et ce, conformément aux engagements que la Russie a pris dans le cadre de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, dont une réunion est prévue pour mardi.

Les États-Unis, quant à eux, martèlent depuis des jours que l'armée russe pourrait envahir l'Ukraine «à tout moment» et nombre de pays ont appelé leurs ressortissants à quitter au plus vite son sol.

Déménager les ambassades de Kiev est «une grosse erreur», a à cet égard averti lundi M. Zelensky.

 

Creuser des tranchées

Dans le sud-est de l'Ukraine, à proximité de la ligne de front avec des séparatistes prorusses, la population se mobilise dans la perspective d'une attaque.

«Nous creusons des tranchées dans lesquelles les soldats ukrainiens pourront facilement sauter et se défendre», explique ainsi à l'AFP Mikhaïlo Anopa, 15 ans.

À Kiev, aucun signe de panique n'était visible. Mais Iouri Fedinski, un musicien de 46 ans, a choisi de quitter l'Est ukrainien pour les États-Unis avec sa femme enceinte et ses quatre enfants.

«Nous les emmenons apprendre l'anglais dans une école américaine (…), une alternative à ce que Poutine voudrait pour l'Ukraine», a-t-il dit à l'AFP à l'aéroport de Kiev.

 

Faire des «réserves»

Les tensions sont à leur comble, avec plus de 100 000 militaires russes présents à proximité de la frontière orientale de l'Ukraine et d'autres engagés dans des manœuvres au Bélarus, au nord, et en mer Noire, au sud.

L'Ukraine s'est néanmoins félicitée lundi de négociations «positives» avec Minsk.

Dans une conversation téléphonique dimanche soir, le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien avaient convenu de poursuivre «diplomatie» et «dissuasion» face à Moscou. 

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