Le président du conseil de Jarislowsky Fraser, Stephen Jarislowsky, croit qu’il faut avant tout éviter les titres de consommation discrétionnaire, notamment celui de l’automobile. «En ces temps difficiles, les consommateurs se disent que leur voiture fonctionne encore, qu’ils n’ont pas d’argent pour la changer et que, de toute façon, les banques n’ont pas d’argent à leur prêter. Ce type de secteur vivra des moments très difficiles en 2009», dit-il.
M. Jarislowsky estime que les titres de consommation essentielle, comme l’alimentation, offriront une performance acceptable, tout comme les entreprises qui produisent du tabac et de l’alcool. «Les titres pétroliers ont aussi beaucoup baissé et il sera bientôt temps d’en profiter car le baril de brut ne restera pas à des prix aussi bas éternellement», ajoute-t-il.
François Bourdon, vice-président et gestionnaire de portefeuille principal chez Fiera Capital, croit pour sa part que les titres aurifères profiteront de la récession américaine et mondiale. «Lorsque l’économie va mal, cela profite habituellement à l’or, ce qui n’a pas été le cas depuis le début de la présente crise», dit-il. Puisque tous les secteurs ont effectué des plongeons en 2008, M. Bourdon estime qu'aucun d’entre eux n’est à éviter pour 2009.
Le gestionnaire recommande d’analyser les entreprises sur une base individuelle et d’éviter celles dont le bilan financier est fragile.
«Il est encore un peu trop tôt pour se lancer dans les secteurs cycliques», croit pour sa part Carlos Leitao, stratège et économiste en chef chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne, qui recommande d’attendre un regain d’optimisme économique, ce qui devrait survenir vers la fin de l’année prochaine. M. Leitao évite donc les titres pétroliers, les matériaux et les industriels et mise sur les secteurs plus défensifs des fabricants d’équipements pour les services publics et les services financiers canadiens, incluant les assureurs.
De son côté, l’économiste et stratège en chef chez Scotia Capitaux, Vincent Delisle, s’attend à ce que le S&P/500 et le S&P/TSX remontent respectivement de 25% et de 15-20% l’an prochain: «Les marchés canadiens, plus pondérés en ressources, vont moins monter qu’aux États-Unis», dit-il.
M. Delisle soutient que les financières, les titres de consommation discrétionnaire, les technologies de l’information et les télécommunications grimpent souvent en premier au sortir d’une récession: «Tous les secteurs vont grimper en 2009, mais les ressources vont offrir des performances décevantes», croit-il.
Pour Charles Huot, directeur-général actions institutionnelles chez BMO Marchés des capitaux, il faudra surveiller l’impact du plan de relance de l’économie américaine que présentera le cabinet économique du président élu Barack Obama.
M. Huot surveille plus particulièrement les entreprises qui fabriquent des équipements pour les infrastructures. À son avis, il ne faut pas non plus écarter le secteur des technologies de l’information, qui reste un élément important au niveau de la productivité du pays.
Le directeur déconseille d’investir dans les titres bancaires, dont les estimations de bénéfices pour 2009 sont de 30 à 40 % trop élevés selon lui. «Les radiations à venir sont très importantes et pourraient amener des évaluations de 40 à 50% plus basses que ce qu’on trouve en ce moment», dit-il.
M. Huot affirme que les banques ont tendance à réagir en premier lieu dans une reprise des marchés boursiers, mais que le secteur demeurera dans une impasse en 2009.
