«Il faudra près de deux ans avant de toucher le creux boursier. Tout dépend de la relance de l’inflation. Si la déflation persiste, les marchés boursiers vont être à la traîne», estime le président du conseil de Jarislowsky Fraser, Stephen Jarislowsky.
À son avis, la Bourse est malgré tout très bon marché en ce moment et d’ici six mois, «ce sera le temps de s’acheter toutes sortes de choses».
François Bourdon, vice-président et gestionnaire de portefeuille principal chez Fiera Capital, est plus pessimiste, et anticipe pour 2009 une baisse boursière de l’ordre de 10% au Canada, de 5% aux États-Unis et de 15% en Europe et en Asie.
«Les marchés continueront d’être très volatils durant l’année. L’environnement économique demeurera très difficile, plus que ce qui est prévu en ce moment, et les profits des entreprises seront à la baisse», dit-il.
M. Bourdon ne se surprendrait pas d’un rebond en cours d’année, mais il estime que globalement, les marchés seront baissiers sur l’année.
Il s’agit d’un avis partagé par Carlos Leitao, stratège et économiste en chef chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne: «L’économie, surtout américaine, est en difficulté et il faudra attendre 2010 pour voir une reprise. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de rebonds ici et là durant l’année, mais globalement, le marché sera baissier», dit-il.
Même son de cloche du côté de Charles Huot, directeur-général actions institutionnelles chez BMO Marchés des capitaux: «L’économie va demeurer en piteux état avec des données historiquement mauvaises. On anticipe entre 1 et 1,5 million de pertes d’emplois l’an prochain, ce qui va amener une récession similaire à celle de 1980-82», croit-il.
M. Huot dit s’attendre à une reprise fin 2009 début 2010.
Plus optimiste, Vincent Delisle, économiste et stratège en chef chez Scotia Capitaux, aborde l’année avec «l’esprit plus ouvert». Il concède que les trois prochains mois seront très pénibles, mais se prépare à passer d’une stratégie défensive à une autre plus offensive: «Ça ne vaut pas la peine de tenter d’attraper le creux boursier, mais il y aura des opportunités d’être plus agressifs dans les actions surtout si l’économie américaine se redresse d’ici la fin de l’année».
M. Delisle prévoit que les marchés canadiens et américains vont progresser d’environ 15% et 25% respectivement.
Yanick Desnoyers, économiste principal à la Banque Nationale, croit lui aussi que la Bourse canadienne sera moins performante que celle des États-Unis en 2009, en raison de sa forte pondération en matières premières (pétrole, mines et métaux). Selon lui, ces secteurs sont les derniers à réagir lorsqu’une reprise boursière survient: «Les titres bancaires vont rebondir bien avant», affirme-t-il.
M. Desnoyers estime malgré tout que la Bourse de Toronto terminera l’année prochaine en hausse de 1000 à 1500 points par rapport à son niveau au 31 décembre.
