Maigre récolte russe pour Jean Charest

Publié le 11/12/2009 à 09:15, mis à jour le 28/10/2010 à 16:39

Maigre récolte russe pour Jean Charest

Publié le 11/12/2009 à 09:15, mis à jour le 28/10/2010 à 16:39

Par Olivier Schmouker

Jean Charest et son épouse ont assisté au spectacle Varekai à Moscou. Photo : DR.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier ministre Jean Charest ne revient pas les mains pleines de sa visite officielle d’une semaine en Russie.

Après avoir mangé à un restaurant McDonald’s, il a signé mardi une déclaration de coopération avec la Ville de Moscou avec son maire Yuri Luzkhov, laquelle va se traduire par «la création d’une commission mixte de coopération Québec-Moscou, qui se réunira sur une base régulière», selon ses propres mots. Son but? «Favoriser les rapprochements entre les citoyens (sic) de Moscou et du Québec, tout en offrant des opportunités économiques à nos entreprises», a-t-il dit.

Et puis? Rien d’autre de concret. Pas de signature de gros contrat économique, comme c’est d’habitude le cas quand un chef d’État fait une visite officielle dans un autre pays. Pas même de rencontre avec les plus hauts dirigeants russes comme le président Medvedev et son premier ministre Vladimir Poutine.

Et du côté de la dizaine d’entreprises qui ont accompagné la mission du premier ministre? Pas non plus de contrat d’importance signé. Seulement deux ou trois PME québécoises ont signé des ententes de principe : Rosemex, de Saint-Bruno-de-Montarville, a obtenu l’autorisation d’effectuer un test de sa technologie pour réduire la consommation énergétique d’immeubles moscovites ; MacDonald, Dettwiller & Associates (MDA), de Sainte-Anne-de-Bellevue, a décroché le prolongement de contrats de fourniture de systèmes de soutien pour des satellites ; et Advantech AMT, de Ville-Saint-Laurent, pour la fourniture d’équipement de communication par satellite.

Cela étant, il ne faut pas s’arrêter à la simple signature de contrats pour mesurer l’impact de la venue de Jean Charest en Russie. Car, nombre de démarches ont été entreprises en coulisse, en particulier pour les grandes sociétés québécoises qui ont fait le déplacement, comme Bombardier Produits Récréatifs, CAE, SNC-Lavalin et Gaz Métro.

Ainsi, M. Charest a consacré la matinée de mercredi à rencontrer des personnes-clés pour l’obtention de contrats en lien avec les Jeux olympiques d’hiver qui se tiendront à Sotchi en 2014. Et Bombardier n’a jamais caché son ambition de décrocher, entre autres, le contrat ferroviaire de ces Jeux.

Vaine rencontre avec Gazprom

Autre exemple : le premier ministre québécois a rencontré en douce Alexander Medvedev, vice-président du géant gazier russe Gazprom. De quoi ont-ils parlé? Du projet Rabaska, un port méthanier qui devrait voir le jour sur le Saint-Laurent d’ici quelques années. Un sujet épineux…

En effet, Pierre Arcand, le ministre des Relations internationales, s’est entretenu en juin dernier avec le même Alexander Medvedev, lors de sa propre mission économique en Russie. Cette rencontre est survenue quelques mois après la signature d’une lettre d’entente de partenariat dans le projet Rabaska. Mais, trois semaines après cet entretien, Gazprom balançait aux médias russes qu’il avait déchiré la lettre d’entente et ne comptait plus participer à ce projet, sans donner la moindre explication officielle.

En octobre dernier, coup de théâtre. Le conseil des directeurs de Gazprom a décidé de faire de l’Amérique du Nord «une priorité» pour son développement à l’international. Du coup, Gazprom doit se faire «plus présent dans les segments de la liquéfaction de gaz naturel, de son acheminement maritime, de la regazéification et de la vente du combustible au consommateur final».

La question était alors de savoir si cela signifiait la relance – ou la fin – du projet québécois Rabaska. La réponse est maintenant la suivante, à l'issue de la rencontre entre Charest et Medvedev: «Le projet Rabaska n'est pas mort, mais n'est plus actif», a dit le premier minsitre québécois, sans donner de raison précise au manque d'intérêt répété de Gazprom pour un dossier qui l'avait, un temps, séduit...

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