" Les petites municipalités ne se portent pas bien "

Publié le 27/08/2009 à 00:00

" Les petites municipalités ne se portent pas bien "

Publié le 27/08/2009 à 00:00

Par François Rochon

Est-ce que les collectivités rurales sont aussi mal en point qu'on le dit ?

Tout n'est pas noir, mais oui, malheureusement, les municipalités de 30 000 habitants et moins ne vont pas bien en général. L'économie rurale québécoise repose encore sur trois grands secteurs, qui sont tous en grande difficulté. Du côté de l'agriculture, par exemple, le taux d'abandon des fermes est parmi les plus élevés des pays industrialisés. Présentement, le Québec compte 40 000 fermes; mais au rythme actuel, 10 000 devraient disparaître d'ici 2020. Et ça ne va guère mieux, on le sait, du côté de l'industrie de la pêche et de l'industrie forestière, dont dépendent pas moins de 60 % des communautés rurales.

Quelles sont les conséquences les plus évidentes sur le milieu ?

Ça entraîne une réduction du nombre d'emplois et de services, la fermeture des commerces et des écoles, un exode de la main-d'oeuvre et des cerveaux, le vieillissement de la population. C'est le processus de dévitalisation qui s'installe. Et avec lui, une augmentation de la détresse sociale de collectivités entières. Ce phénomène n'est pas nouveau, mais la crise forestière l'accentue énormément. Résultat, on compte actuellement 152 municipalités dévitalisées, surtout dans les régions du Nord et de l'Est du Québec.
N'est-ce pas un phénomène normal dans tous les États industrialisés ?

C'est certain que, partout, les campagnes se vident. Le phénomène est planétaire. Il y a tout un savoir-faire qui se perd, et c'est finalement une perte de diversité, de dynamisme, d'ingéniosité... Et éventuellement, c'est l'accès au territoire et aux ressources qui écopent. Or, le bon fonctionnement des villes dépend du bon fonctionnement du milieu rural. Imaginez une ville sans aliments pour se nourrir, sans bois pour construire. Ça prend un équilibre. Il faut mettre fin à cette hémorragie.

Que faire alors ?

Il faut trouver de nouvelles façons de faire, de nouveaux moyens de nous organiser, d'être plus efficaces, plus créatifs. Mais nous n'avons pas encore trouvé la solution. C'est ce à quoi réfléchira l'Université rurale québécoise en présentant des expériences originales pendant les rencontres qui auront lieu du 14 au 18 septembre au Lac-Saint-Jean.

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