Énergie: le plan Marshall de Google

Publié le 03/10/2008 à 10:57

Énergie: le plan Marshall de Google

Publié le 03/10/2008 à 10:57

Par lesaffaires.com
Après Al Gore, voilà que Google propose sa vision afin de révolutionner les secteurs de l'électricité et du transport d'ici 2030 aux États-Unis. Google, de plus en plus actif dans ce dossier, préconise des investissements colossaux (4400 milliards en dollars de 2008) qui seraient toutefois inférieurs aux économies réalisées grâce au plan (5400 milliards $). Au final, Google affirme que son plan se solderait par une économie nette d'un billion de dollars. L'approche de Google permettrait par ailleurs de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de moitié, mais celles reliées au secteur électrique de 95 %. L'efficacité énergétique permettrait de conserver la demande totale en électricité au niveau de 2008 à l'horizon 2030, soit une réduction du tiers par rapport au scénario envisagé par le Département de l'Énergie américain. Dans ce qui constitue sans doute l'un des objectifs les plus ambitieux d'un plan généralement très audacieux, Google éliminerait le charbon du secteur électrique d'ici 2030. Or les centrales au charbon représentent la colonne vertébrale de ce secteur, produisant bon an mal an 50 % de l'électricité consommée. Qui plus est, ces centrales fonctionnent sans arrêt, fournissant la charge de base, qui est complémentée par les autres sources comme le gaz naturel lorsque la demande est particulièrement élevée. Google propose de multiplier par 19 l'énergie éolienne, qui fournirait en 2030 29 % de l'électricité aux États-Unis en 2030. L'électricité de source solaire passerait pour sa part de 1 GW à 250 GW (!) sur le même horizon. Ces deux objectifs sont extrêmement agressifs. L'aspect intermittent de ses sources d'énergie serait contrebalancé par une bonne répartition géographique (lorsqu'il vente moins dans une région, il peut venter davantage ailleurs) et par une modernisation accélérée du réseau de transmission qui permettrait de mieux gérer cette irrégularité. La géothermie, l'hydroélectricité, la biomasse seraient également développées de manière importante. La filière nucléaire serait renouvelée mais pas développée, et le gaz naturel verrait sa production diviser par deux. Le secteur des transports individuels serait largement électrifié, par l'avènement massif de voitures hybrides branchées et de véhicules complètement électriques. Google propose d'ailleurs des subventions afin d'accélérer le renouvellement du parc automobile américain d'ici 2030, dans le but d'améliorer plus rapidement l'écoefficacité de celui-ci. Comme dans plusieurs plans et schémas de ce type, Google est toutefois plus vague quand vient le temps d'aborder les outils réglementaires et financiers qui permettraient de réaliser ses grands objectifs. Il recommande certes l'adoption d'un "prix sur le carbone", d'une norme minimale sur les énergies renouvelables et de différentes subventions. Ce flou artistique est peut-être voulu puisqu'il laisse une marge de manœuvre à la prochaine administration. Par contre, cette lacune mine également la portée d'un document extrêmement audacieux publiée par une firme réputée pour son ambition et sa vision, mais qui ici déborde largement de son expertise reconnue en technologie. Pour aller plus loin : http://knol.google.com/k/-/-/15x31uzlqeo5n/1 Google: Clean Energy 2030 http://www.aps.org/energyefficiencyreport/report/index.cfm American Physical Society: Think Efficiency

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