Économie collaborative: un bilan environnemental pas du tout évident


Édition du 18 Octobre 2014

Économie collaborative: un bilan environnemental pas du tout évident


Édition du 18 Octobre 2014

Revente, don, troc, location ou emprunt, l'économie du partage, ou collaborative, vieille comme le monde, a été réinventée par la révolution numérique. Et pour certains, utiliser au maximum les produits ne peut qu'avoir un impact positif sur l'environnement.

[Photo: iStock]

Cependant, une étude de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), situé à Paris, remet en question les prétentions écologiques de l'économie du partage et cherche à savoir si les économies qui en découlent ne serviraient pas plutôt à consommer davantage. «Les études sur les motivations actuelles des usagers de l'économie du partage convergent vers [...] l'optimisation du pouvoir d'achat, même si les considérations environnementales ne sont pas absentes.»

L'étude de l'IDDRI, réalisée par Damien Demailly avec l'aide d'Anne-Sophie Novel, tous deux docteurs en économie, segmente l'économie du partage en trois modèles : le réemploi, la mutualisation et la mobilité partagée. En principe, ces pratiques permettent d'augmenter le taux d'usage de biens matériels et contribuent à réduire la quantité de biens à produire. Mais le bilan environnemental de ces pratiques suscite de nombreux doutes.

1 Le réemploi

L'idée selon laquelle le réemploi est positif d'un point de vue environnemental peut être illustrée par l'exemple de la poussette abandonnée à la cave. Monsieur X la revend à Madame Y sur Internet ou la lui donne. En principe, il y aura une poussette neuve de moins à produire ; l'impact environnemental sera donc positif. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Pour que le bilan environnemental soit positif, il faut que certaines conditions soient respectées :

- Que le vendeur ou le donneur ne remplace pas ce bien par un autre achat ;

- Que l'acquéreur n'achète pas une autre poussette pour le plaisir ou la commodité d'en avoir deux ;

- Que, le réemploi ayant été prévu lors de lapremière acquisition du bien, l'acheteur ait initialement opté pour un bien à longue durée de vie.

Pourtant, les pratiques de réemploi remplissent rarement toutes ces conditions. Voilà pourquoi l'analyse environnementale est une tâche impossible, selon l'étude de l'IDDRI. «Le problème de ces modèles d'affaires est que la réduction du nombre de biens à produire, l'amélioration de leur qualité et de leur durabilité [...] ne sont pas nécessairement leurs objectifs.»

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