Les grands entreprises américaines maintiennent à l'étranger près de 1 600 milliards de dollars de bénéfices qui échappent légalement à toute imposition aux Etats-Unis, selon une étude de l'organisation non-gouvernementale Citizens for Tax Justice.
D'après ce rapport, vingt grands groupes américains comme Apple, Microsoft ou la banque Goldman Sachs, détenaient à eux seuls, fin 2011, la moitié de ces bénéfices (794 milliards) qui sont à l'abri du fisc américain en vertu du mécanisme dit de l'impôt différé.
Cette disposition du code fiscal permet aux entreprises de différer indéfiniment le paiement d'impôts sur des bénéfices localisés à l'étranger tant qu'ils n'ont pas été "rapatriés" aux Etats-Unis.
"Pour beaucoup d'entreprises américaines, la majorité de ces bénéfices localisés hors des frontières sont en réalité réalisés aux Etats-Unis avant d'être acheminés vers des paradis fiscaux" où ils sont peu ou pas imposés, dénonce l'ONG, qui assure avoir compilé ces données à partir des rapports financiers des entreprises.
Ce rapport est publié en plein débat sur le "mur budgétaire", la cure d'austérité à laquelle les Etats-Unis seront soumis si républicains et démocrates ne s'accordent pas d'ici à la fin de l'année sur les moyens de réduire le déficit et la dette.