Divulgation d'informations : des disparités existent entre les entreprises

Publié le 21/11/2011 à 18:57

Divulgation d'informations : des disparités existent entre les entreprises

Publié le 21/11/2011 à 18:57

Par La Presse Canadienne

Quand il est question de divulgation d'information sur leurs activités, toutes les entreprises ne sont pas égales.

Les autorités réglementaires obligent les entreprises cotées en Bourse à dévoiler publiquement et sans délai tout renseignement important. C'est la règle de base.

"Que ce soit sur Twitter, Facebook, dans des soupers entre amis, des rencontres avec des analystes ou dans des présentations à des investisseurs, il ne peut y avoir de divulgation à l'encontre de ce principe", résume Sylvain Théberge, porte-parole de l'Autorité des marchés financiers.

Les dirigeants jouissent néanmoins d'une certaine latitude dans le choix des données de moindre importance qu'ils peuvent révéler aux investisseurs. Et bien sûr, la notion d'importance est souvent subjective.

"L'écart d'information entre les actionnaires externes et les dirigeants varie vraiment d'une entreprise à une autre", souligne Saidatou Dicko, professeure de sciences comptables à l'UQAM et spécialiste de la divulgation d'information financière.

Par exemple, plusieurs entreprises publiques publient systématiquement sur leur site Web les documents qu'elles présentent lors des rencontres avec les analystes financiers (parfois appelées "journée des investisseurs").

Certaines d'entre elles, dont Bombardier (TSX:BBD.B), Cogeco Câble (TSX:CCA), l'Industrielle Alliance (IAG), la Banque Nationale (TSX:NA) et la Banque Laurentienne (TSX:LB), vont jusqu'à placer sur leur site un lien vers la webdiffusion de ces réunions.

De nombreuses autres, comme la chaîne de supermarchés Metro (TSX:MRU.A), ne rendent pas publics les documents associés à ces événements à moins qu'un journaliste n'en fasse expressément la demande. Metro justifie sa position en relevant qu'elle ne divulgue dans ce contexte "aucune information importante non connue du public".

À quoi bon alors convoquer les analystes financiers? Parce qu'on compte beaucoup sur eux pour donner un sens à ces renseignements disparates, explique Mme Dicko.

"On est dans un système où l'on se fie beaucoup aux prévisions des analystes pour évaluer la valeur des entreprises cotées, rappelle-t-elle. (...) Or, ce qui fait la force de ces prévisions, ce sont les informations discrétionnaires que les analystes obtiennent de l'entreprise et que d'autres ne peuvent pas obtenir."

Selon les règles des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), les entreprises n'ont pas le droit de "communiquer sélectivement aux analystes, investisseurs institutionnels ou autres professionnels, plutôt qu'au marché dans son ensemble, de l'information financière" importante comme des projections de profits.

Les dirigeants peuvent toutefois discuter en cercles restreints "de leurs perspectives, du contexte commercial, de leur philosophie de la gestion et de leur stratégie à long terme", précisent les "lignes directrices" sur le sujet.

Il en est autrement des téléconférences portant sur les résultats trimestriels, au cours desquelles les dirigeants peuvent s'avancer davantage parce qu'elles sont en principe ouvertes à tous, y compris les petits investisseurs et les médias.

Dans leurs "pratiques exemplaires en matière de communication de l'information", des suggestions qui n'ont pas force de loi, les ACVM recommandent aux entreprises cotées de tenir des conférences téléphoniques chaque trimestre et d'en aviser le public à l'avance.

La plupart des entreprises le font, mais il y a des exceptions notables. Ainsi, le Groupe BMTC (TSX:GBT.A), qui possède les magasins Brault et Martineau et Ameublements Tanguay, n'en organise pas alors que le géant de l'ingénierie SNC-Lavalin (TSX:SNC) n'annonce pas publiquement la tenue des siennes.

"Sur la question de la réglementation, il y a encore beaucoup de choses à faire", constate Saidatou Dicko.

Entre-temps, certaines entreprises font le pari d'une plus grande transparence, note-t-elle. Pour la même raison qu'elles prônent le développement durable et la responsabilité sociale : améliorer leur image de marque.

Mais ce n'est pas tout : des études ont démontré que, dans certains cas, de meilleures pratiques de divulgation peuvent accroître la valeur des entreprises, indique Mme Dicko.

 

 

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