Analyse: les petites capitalisations demeurent vulnérables

Publié le 03/11/2008 à 00:00

Analyse: les petites capitalisations demeurent vulnérables

Publié le 03/11/2008 à 00:00

Par Denis Lalonde

«Il y a beaucoup trop de titres sous-évalués d'entreprises qui présentent un bilan sain pour risquer des placements dans des sociétés qui pourraient manquer de liquidités dans un avenir rapproché», dit Sebastian van Berkom, président et chef de la direction de Van Berkom et Associés. Cette firme gère un actif de 1 milliard de dollars dans des sociétés à petite capitalisation.

En chute depuis le début de l'année

Depuis le début de l'année, l'indice des petites capitalisations de BMO a fléchi de 50%, comparativement à une baisse de 36% pour l'indice S&P/60, bastion des grandes capitalisations à la Bourse de Toronto.

L'indice des petites capitalisations a été durement touché en raison de la prépondérance des producteurs miniers et pétroliers, qui comptent pour environ 50 % de l'indice.

Compte tenu que la croissance des bénéfices des entreprises et de l'économie canadienne ralentit, et que l'accès au crédit est limité, les investisseurs boudent les sociétés ayant de peu de liquidités, écrit Anthony Zicha, analyste chez Scotia Capitaux.

Négligées au profit des grandes sociétés

Dans un récent rapport trimestriel, M. Zicha a répertorié une quinzaine d'entreprises de petite capitalisation particulièrement vulnérables à la Bourse de Toronto, parmi lesquelles Nortel Networks, Mega Brands, Tembec et Labopharm.

M. van Berkom souligne que les sociétés à petite capitalisation sont considérées comme des placements hautement spéculatifs.

À un moment où les investisseurs cherchent à réduire leur exposition au risque, les entreprises trop endettées sont en péril.

M. van Berkom investit dans des entreprises qui possèdent un bilan sain et qui produisent des liquidités suffisantes pour rembourser leurs dettes.

Christian Cyr, premier vice-président, actions de petites capitalisations, de Natcan, soutient qu'en période d'incertitude économique, les petites capitalisations sont laissées pour compte bien avant les plus grandes sociétés.

Cela dit, il n'a jamais vu autant d'occasions de placement parmi les petites capitalisations. «Les titres de plusieurs bonnes sociétés se négocient à des ratios cours-bénéfice historiquement bas», affirme M. Cyr, citant Héroux- Devtek et Forzani.

En temps de crise, les bonnes entreprises arrivent habituellement à augmenter leurs parts de marché au détriment des concurrentes moins solides et seront plus fortes une fois la tempête terminée, dit M. Cyr.

«Ces sociétés peuvent aussi bénéficier d'un contexte plus propice aux fusions et acquisitions si le marché du crédit finit par se rétablir.»

Couche-Tard en bonne position

Pour 2009, M. van Berkom mise surtout sur les titres canadiens de consommation discrétionnaire et de consommation essentielle, comme Alimentation Couche-Tard, Atrium, Dorel, Gildan, Rona et Uni-Sélect. Ils se négocient à des cours d'aubaine, dit-il.

«Dans le cas de Couche-Tard, le titre a déjà rebondi de presque 50 % depuis son creux de 10,11 dollars atteint le 17 juillet dernier. La société a un bilan très sain, produit des liquidités de 400 millions de dollars par année et peut se permettre une acquisition de 2 milliards de dollars sans faire appel aux marchés. De plus, elle profite de la forte baisse du prix du pétrole pour augmenter ses marges bénéficiaires sur la vente de carburant», dit-il.

Aux États-Unis, Steven DeSanctis, stratège en chef des petites capitalisations de Merrill Lynch, considère que les titres de consommation discrétionnaire continueront d'être frappés en 2009 en raison de la hausse du chômage qui limitera le pouvoir d'achat des consommateurs.

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