Ces sont près de 16% des travailleurs canadiens qui souffrent actuellement d’obésité. Ce phénomène est croissant, puisque la proportion était de 12,5% au milieu des années 90.

Plus qu’une question de santé personnelle

L’obésité dépasse la question de santé personnelle, elle a un impact sur le rendement au travail, selon une étude de Statistique Canada effectuée par Jungwee Park. Par exemple, le risque d'absence du travail est près de quatre fois plus élevé chez les hommes obèses de 18-34 ans que chez ceux ayant un poids normal.

L'obésité est aussi associée à une réduction des activités au travail : les hommes obèses de 55-64 ans courent un risque plus élevé que les autres de réduire leurs activités au travail en raison d’un problème de santé de longue durée.

Idem, l’obésité s’accompagne d’un plus grand nombre de jours d'incapacité : les femmes obèses de 35-64 ans sont nettement plus susceptibles que leurs collègues de poids normal de prendre un jour d’incapacité.

Il existe aussi un lien claire entre obésité et risque accru de blessures au travail : les femmes obèse de 35-54 ans sont de manière significative, plus susceptibles que les autres de déclarer une blessure subie au travail. La blessure résulte souvent de la fatigue, de la somnolence, de contraintes physiques et de facteurs d’ordre ergonomique.

Un impact psychologique

Les travailleurs obèses estiment non seulement subir des tensions et contraintes élevées au travail, mais aussi ne pas bénéficier suffisamment d’un soutien social et psychologique de la part de leurs collègues et de leurs gestionnaires.

Du coup, l’obésité est aussi liée à un niveau élevé de stress au travail : par exemple, les hommes obèses disent plus souvent que ceux qui ont un poids normal souffrir d’insécurité d’emploi.

Qui est obèse ?

Au Canada, 1 travailleur sur 5 de 55-64 ans est obèse, tant chez les hommes que chez les femmes.

Chez les hommes de 35-54 ans, on trouve plus d’obèses parmi ceux qui ont revenu personnel élevé que parmi ceux qui en ont un faible. C’est l’inverse chez les femmes, il y a plus d’obèses parmi celles qui ont un revenu faible que parmi celles qui en ont un élevé.

L’obésité est également reliée au niveau de scolarité. Le risque d’obésité est nettement plus élevé chez les hommes et les femmes qui ont un niveau de scolarité peu élevé.

De plus, on trouve plus d’obèses chez les cols bleus que chez les cols blancs.

L’obésité se mesure en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC). L’IMC est égal au poids en kilogrammes, divisé par le carré de la taille en mètres. Une personne est considérée comme obèse si son IMC est de 30 kg/m2 ou plus (l’excès de poids correspond à un IMC situé entre 25 et 29).