La société d’investissement en question est Langbar International, antérieurement connue sous le nom de Crown Corporation. Les opérations frauduleuses se seraient produites entre 2003 et 2005, selon les enquêteurs espagnols, qui ont procédé ce matin à l’arrestation des six suspects, sans dévoiler leurs identités. L’escroquerie se chiffrerait à quelque 450 millions d'euros (725 millions de dollars).
«Par l’entremise de complexes opérations commerciales et boursières, ainsi que de diverses falsifications, les personnes interpellées ont fait en sorte que la valeur des actions de la société d’investissement [Langbar] augmente, sans dépôts de garantie, avant de s'enrichir en vendant par la suite leurs titres», indique la police espagnole par voie de communiqué.
Lors de son entrée à la Bourse de Londre en 2003, Langbar «avait indiqué posséder des actifs d'une valeur de 219 millions d'euros». «Plus tard, elle a annoncé des opérations financières, dont l'obtention d'une garantie sous forme de certificats de crédit internationaux d'une société bancaire brésilienne, dans le but de générer une augmentation de la valeur de ses actions», selon la police espagnole.
Les suspects se seraient également arrangés pour diffuser «de fausses annonces» dans des médias spécialisés londoniens.
Des soupçons dès 2005
Dans leurs accusations, les enquêteurs s’appuient notamment sur des informations provenant du Serious Fraud Office, le service britannique chargé des enquêtes sur les fraudes financières.
Les opérations boursières de Langbar ont été suspendues en 2005, à la demande de la propre direction de l’entreprise, selon un document du SFO. Après un audit, les dirigeants de Langbar avaenit alerté le gendarme de la Bourse de Londres, ne pouvant vérifier l'existence d'environ 370 millions de livres sterling (640 millions de dollars) qu'elle était censée avoir en dépôt chez le groupe financier néerlandais ABN Amro et à la Banco do Brazil.
Langbar a par la suite poursuivi au civil l'ancien dirigeant de Crown Corporation, Mriusz Rybak et d'autres personnes qui ont accepté de lui rembourser 30 millions de livres (52 millions de dollars) en avril dernier, selon l'agence Dow Jones.
Avec El Pais et AFP.
