Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine

Publié le 26/04/2022 à 08:02, mis à jour le 26/04/2022 à 11:38

Le point sur l'invasion russe de l'Ukraine

Publié le 26/04/2022 à 08:02, mis à jour le 26/04/2022 à 11:38

Par AFP

8h56 | Le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine est «dans la normale», a estimé mardi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, en visite sur place, 36 ans exactement après la pire catastrophe de l'histoire du nucléaire civil.

«Le niveau de radioactivité est, je dirais, dans la normale», a déclaré M. Grossi à des journalistes sur le site, sans donner de chiffres précis. «Les niveaux (de radioactivité) ont augmenté à certains moments quand les Russes amenaient dans la zone de l'équipement lourd et quand ils sont partis», a-t-il ajouté, soulignant que l'AIEA suivait la situation «quotidiennement».

Un peu plus tôt, le chef de l'AIEA avait jugé «absolument anormale» et «très, très dangereuse» l'occupation du site de Tchernobyl par l'armée russe, qui a commencé dès le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février et a pris fin le 31 mars.

M. Grossi est accompagné sur place par une équipe d'experts «pour livrer des équipements vitaux» (dosimètres, combinaisons de protection, etc.), effectuer «des contrôles radiologiques et autres».

Ces experts doivent «réparer les systèmes de surveillance à distance, qui ont cessé de transmettre les données vers le siège» de l'AIEA à Vienne (Autriche) peu après le début de la guerre, a-t-il indiqué.

Située à 150 kilomètres au nord de Kiev, à la frontière biélorusse, la centrale nucléaire de Tchernobyl avait, dès le début de son occupation par les Russes, été victime d'une coupure d'électricité et des réseaux de communications. 

Rafael Grossi s'était déjà rendu en Ukraine, fin mars, pour jeter les bases d'un accord de fourniture d'assistance technique. Il avait visité la centrale méridionale de Ioujno-Oukraïnsk, avant de rencontrer de hauts responsables russes à Kaliningrad sur les bords de la Baltique.

L'Ukraine compte 15 réacteurs dans quatre centrales en activité, outre les dépôts de déchets comme celui de la centrale de Tchernobyl. La plus grande centrale est celle située à Energodar, proche de la ville de Zaporijjia, frappée mardi par deux tirs de missiles russes, selon les Ukrainiens.

Un réacteur de Tchernobyl a explosé en 1986 contaminant une bonne partie de l'Europe, mais surtout l'Ukraine, la Russie et la Biélorussie. Devenu «zone d'exclusion», le territoire dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale est toujours fortement contaminé et il est interdit d'y habiter en permanence.

 

Washington réunit ses alliés pour armer l'Ukraine

7h25 | Ramstein — Les États-Unis sont prêts à «remuer ciel et terre» pour faire gagner l'Ukraine contre la Russie, a affirmé mardi le chef du Pentagone lors d'une réunion avec ses homologues alliés en Allemagne, alors que le secrétaire général de l'ONU plaidait pour un cessez-le-feu à Moscou.

«L'Ukraine croit clairement qu'elle peut gagner et c'est aussi le cas de tout le monde ici», a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin à l'ouverture de cette réunion organisée par Washington sur la base aérienne américaine de Ramstein, afin d'accélérer les livraisons d'équipements militaires que l'Ukraine réclame pour repousser l'invasion russe lancée le 24 février.

«Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire», a ajouté le ministre, qui s'est rendu dimanche avec le secrétaire d'État Antony Blinken à Kyiv, où ils ont rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les Ukrainiens ont surpris le monde en mars en repoussant une offensive russe sur Kyiv, mais font face à des bombardements incessants et une lente progression de l'armée russe dans le Donbass, dans l'est — que des séparatistes prorusses contrôlent déjà en partie depuis 2014 — et dans le sud du pays. Les Russes affichent leur objectif de prendre le contrôle total de ces deux régions.

Après avoir initialement rechigné à fournir des armes offensives à l'Ukraine, les États-Unis, comme la Grande-Bretagne, la France ou la République tchèque ont franchi le pas. 

Même l'Allemagne devrait annoncer mardi la livraison de chars de type «Guepard», spécialisés dans la défense antiaérienne, selon une source gouvernementale.

Selon Mike Jacobson, spécialiste civil de l'artillerie, les Occidentaux veulent permettre aux Ukrainiens de riposter aux bombardements russes de longue portée, qui visent à faire reculer le gros des forces ukrainiennes pour pouvoir ensuite envoyer chars et soldats occuper le terrain. 

À plus long terme, «nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse plus faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine», avait affirmé lundi M. Austin.

 

Frappes russes

Le président Zelensky assure que la victoire ukrainienne n'est qu'une question de temps. «Grâce au courage de tous les Ukrainiens, de toutes les Ukrainiennes, notre État est un véritable symbole de la lutte pour la liberté», a-t-il affirmé lundi soir.

Mais sur le front du Donbass, la situation est compliquée, et «sur le plan du moral, ce n'est pas rose du tout», a indiqué à l'AFP Iryna Rybakova, officière de presse de la 93e brigade ukrainienne. 

Plusieurs localités comme Izioum et Kreminna sont tombées ces deux dernières semaines et l'armée russe continue de grignoter du terrain, poche par poche.

Dans les régions du Donbass comme dans le sud, «l'ennemi effectue des frappes sur les positions de nos troupes sur toute la longueur de la ligne de front avec mortiers, artillerie et lance-roquettes multiples», a indiqué mardi le ministère de la Défense ukrainien sur Telegram. 

Dans la région de Lougansk notamment, la ville de Popasna continue d'être pilonnée, avec trois morts retrouvés sous les décombres d'un immeuble effondré, a indiqué mardi son gouverneur Serguiï Gaïdaï. Et dans la région de Donetsk, au moins deux civils ont été tués et six autres blessés dans différentes localités, selon son gouverneur Pavlo Kyrylenko. 

Dans le sud, deux missiles russes ont touché mardi matin la ville de Zaporijjia, faisant au moins un mort et un blessé et touchant une entreprise non précisée, selon l'administration régionale. 

Zaporijjia, grand centre industriel sur le fleuve Dniepr, au sud duquel se trouve aussi la plus grande centrale nucléaire d'Europe, a été ces dernières semaines le point d'accueil des civils ukrainiens fuyant le siège de Marioupol et d'autres villes bombardées du Donbass. 

Le ministère ukrainien de la Défense a affirmé mardi que la ville se prépare maintenant à une attaque des forces russes venues de la côte.

 

Azovstal toujours pilonnée

La situation semble par ailleurs bloquée à Marioupol, presque entièrement contrôlée par les Russes, mais où sont toujours coincés quelque 100 000 civils selon Kyiv.

Les forces russes continuent d'y pilonner le vaste complexe métallurgique Azovstal, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens avec selon eux près de 1 000 civils, a indiqué mardi le gouverneur Kyrylenko.

«Les bombardements continuent constamment, à l'artillerie lourde et à l'aviation (…) nous ne pouvons compter que sur nos propres forces», a-t-il déclaré.

Moscou a accusé Kyiv d'avoir empêché lundi les civils de quitter Azovstal. Mais l'Ukraine a rétorqué qu'il n'y avait eu aucun accord avec la Russie pour garantir leur sécurité. 

 

Guterres à Moscou

Alors que les pourparlers russo-ukrainiens semblent plus que jamais dans l'impasse, la menace d'une extension du conflit demeure, notamment à la Moldavie, à la frontière sud de l'Ukraine. 

La présidente moldave réunissait mardi son conseil de sécurité nationale après une série d'explosions dans la région séparatiste de Transdniestrie, soutenue par Moscou. 

Un général russe, Roustam Minnekaïev, avait indiqué la semaine dernière que la prise du sud de l'Ukraine permettrait aux Russes d'avoir un accès direct à cette région. 

C'est dans ce contexte que le secrétaire général des Nations unies rencontrait mardi les dirigeants russes, pour sa première visite en Russie depuis le début d'un conflit qui a chamboulé les grands équilibres mondiaux et anéanti toute coopération entre Moscou et les Occidentaux.

«Ce qui nous intéresse beaucoup, c'est de trouver les moyens de créer les conditions pour un dialogue efficace, créer les conditions pour un cessez-le-feu dans les plus brefs délais», a déclaré Antonio Guterres, avant des discussions avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov puis avec le président Vladimir Poutine. 

Malgré une situation «complexe, avec des interprétations différentes de ce qui s'y passe», «un dialogue sérieux sur la manière d'œuvrer au mieux pour minimiser la souffrance des gens» est possible», a estimé M. Guterres, qui devait ensuite se rendre à Kyiv.

En deux mois, le conflit a jeté sur les routes près de 13 millions d'Ukrainiens. Plus de cinq millions d'entre eux ont fui l'Ukraine, selon l'ONU, qui prévoit que ce chiffre dépasse les 8 millions d'ici fin 2022.

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) — qui au début du conflit tablait sur 4 millions de réfugiés — demande 1,85 milliard de dollars pour soutenir ses actions et celles de ses partenaires en faveur des personnes fuyant l'Ukraine.

Les Nations unies ont par ailleurs annoncé mardi avoir doublé leur appel d'urgence pour apporter de l'aide humanitaire à 8,7 millions de personnes restées en Ukraine, portant le total à 2,25 G$ US.

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