Grèce: l'homme qui hérite d'un des emplois les plus difficiles du monde

Publié le 26/06/2012 à 15:33, mis à jour le 16/10/2013 à 07:58

Grèce: l'homme qui hérite d'un des emplois les plus difficiles du monde

Publié le 26/06/2012 à 15:33, mis à jour le 16/10/2013 à 07:58

Par AFP

Yannis Stournaras hérite d'un des postes les plus difficiles du monde. L'homme de 55 ans a été nommé mardi ministre des Finances de la Grèce et devra mener les négociations du pays avec ses confrères européens pour tenter de sortir un pays en pleine crise.

"C'est un homme sincère et capable, un esprit ouvert, engagé à poursuivre les réformes" dit de lui Théodoros Pelagidis, professeur de macroéconomie à l'Université du Pirée, "il ne va pas faire de compromis".

Professeur d'économie et ancien banquier, M. Stournaras n'avait pas hésité à briser un tabou en Grèce en proposant en octobre la création d'obligations d’État garanties sur des actifs mobiliers ou immobiliers dans l'espoir d'alléger la dette qui étouffe le pays.

Cette proposition avait déclenché un tollé en Grèce, pays où il n'existe toujours pas de cadastre et où l'attachement viscéral à la terre est un héritage de la résistance du pays à l'occupation ottomane qui a duré quatre siècles. Cette proposition faisait écho à une demande de la Finlande, au moment où la Grèce a compris qu'elle allait devoir faire appel une nouvelle fois à la solidarité européenne.

Selon ce plan, présenté par M. Stournaras et un ancien ministre conservateur de Nouvelle Démocratie Stephanos Manos, la dette publique du pays aurait pu ainsi être réduite à 50 à 60 % du PIB, au lieu de quelque 150% actuellement.

M. Stournaras a aussi été membre du conseil d'administration de l'Organisme de la dette publique grecque (PDMA) entre 1998 et 2000 avant d'être nommé président de la Banque commerciale Emporiki, entre 2000 et 2004 avant le rachat de cette dernière par le groupe français Crédit agricole, qui s'en mord les doigts aujourd'hui.

Considéré comme proche du camp conservateur, il a aussi longtemps été le conseiller du Premier ministre Pasok socialiste rénovateur Costas Simitis, qui fut l'architecte de l'entrée de la Grèce dans l'euro.

De 1994 à 2000 il présidait le conseil économique du ministère des Finances où il a participé à la mise en place des programmes de convergence pour rejoindre la zone euro et il a représenté la Grèce au comité monétaire européen.

En tant que conseiller de M. Simitis, il a participé aux négociations de la Grèce pour l'entrée dans l'UEM qui a conduit à l'euro.

Alors que la Grèce est accusée d'avoir triché et maquillé ses comptes pour pouvoir accéder à l'euro, MM. Stournaras et Simitis ont publié un vibrant playdoyer dans le Guardian le 26 avril pour démentir ces accusations, mettant au contraire les pays européens partenaires devant leurs contradictions et leurs insuffisances en matière de construction européenne. (www.guardian.co.uk) "La Grèce a lancé la crise de la zone euro mais n'en n'a pas été la cause. La cause repose sur le fait que la zone euro est une union monétaire totale adossée à une union économique et budgétaire incomplète d’États membres aux structures différentes" écrivent-ils dans cette tribune. Exactement l'objet du débat du sommet européen des 28 et 29 juin.

Avec AFP

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