Tous sont d'accords pour dire qu'à long terme, les pays émergents sont promis à une croissance de deux à trois fois plus rapide que celle des pays développés, grâce à leur industrialisation rapide et à la hausse du niveau de vie de leurs habitants.
Leur grand défi sera de contrôler l'inflation locale attribuable aux décisions monétaires prises par les gouvernements des pays développés, reconnaît M. Marion, de Financière Banque Nationale. Le stratège a toutefois bon espoir que les gouvernements des pays émergents sauront prolonger leur cycle de croissance rapide, en maniant bien leurs taux et la valeur de leur monnaie.
Les marchés émergents devraient connaître une autre bonne année en 2011, puisque les investisseurs mondiaux continueront d'y investir leurs capitaux en quête d'un rendement supérieur, dit Pierre Lapointe, stratège mondial de Brockhouse Cooper. L'évaluation des Bourses émergentes n'est pas excessive. Elles peuvent s'apprécier encore de 10 à 20 % avant d'entrer dans une zone de bulle, précise-t-il.
Toutefois, à la fin de 2011 ou au début de 2012, les flots de capitaux dans ces marchés pourraient se tarir, prévoit M. Lapointe.
Les déclencheurs possibles : la fin de l'injection de liquidités par la Réserve fédérale ou une reprise plus soutenue dans les pays développés, ce qui provoquerait une hausse des taux aux États-Unis et en Europe. Stephen Gauthier, de Fin-XO et Vincent Delisle, de Scotia Capitaux, jugent aussi que le thème des marchés émergents commence à se faire vieux.
" La croissance rapide des pays émergents n'est plus un secret pour personne. Quand tout le monde est d'accord, les risques sont souvent sous-estimés ", dit M. Gauthier.
