L'affaiblissement d'Obama profite aux titres de santé

Publié le 30/01/2010 à 00:00

L'affaiblissement d'Obama profite aux titres de santé

Publié le 30/01/2010 à 00:00

L'élection du sénateur républicain Scott Brown dans le Massachusetts force la main au président Barack Obama : il devra faire des concessions sur sa réforme du régime des soins de santé. Cet affaiblissement profitera aux pharmaceutiques et aux assureurs privés, même si l'évaluation de leurs titres boursiers tenait déjà compte en bonne partie de cet échec.

M. Obama devra faire le deuil de certains volets de son projet de réforme, selon les experts. Ce n'est pas seulement sa nouvelle position minoritaire au Sénat qui le rendra plus conciliant : les élections législatives de novembre prochain sont encore plus inquiétantes. " Les démocrates croyaient que le pays était prêt pour un New Deal, alors que ce n'est vraiment pas le cas ", dit Bruce Kent, gestionnaire de portefeuilles associé à RBC Dominion valeurs mobilières.

Résultat, le régime des soins de santé sera réorganisé, plutôt que redessiné. De quoi aura-t-il l'air après cette transformation ? C'est tôt pour le dire, croit Susan Da Sie, gestionnaire responsable des actions américaines chez Investissement Standard Life. " La réforme sera probablement de moindre envergure et se concentrera sur les aspects les plus rassembleurs, comme le programme Medicaid [qui offre une couverture d'assurance aux plus démunis] et l'accès à l'assurance-maladie. "

Les pharmaceutiques, attrayantes à long terme

Les sociétés pharmaceutiques seront soumises à moins de contraintes que prévu à l'issue de l'exercice.

" Il semble impossible de faire adopter tous les points de la réforme ", commente Martin Gagné, portefeuilliste spécialisé dans les actions nord-américaines chez Gestion Mirabaud.

Si les titres des pharmaceutiques n'ont pas réagi fortement à l'élection du sénateur républicain, c'est parce que les marchés ne craignaient déjà plus l'effet de la réforme, croit M. Kent.

Ne cherchez donc pas d'occasions de gain facile à court terme. Sur un plus long horizon, toutefois, ces titres défensifs aux dividendes élevés ont leur place dans un portefeuille, juge Mme Da Sie, qui a un faible pour Pfizer. " Son évaluation souffre plus que nécessaire de l'échéance prochaine de certains brevets. "

Martin Gagné voit lui aussi un potentiel d'appréciation dans les grandes sociétés du secteur. " Elles ont des bases solides, et elles ont mis au point d'importants pipelines de molécules en prévision de la fin de leurs brevets. "

Outre les pharmaceutiques, Mme Da Sie suggère des entreprises comme Becton Dickinson, Johnson & Johnson et Abbott Labs, qui approvisionnent les hôpitaux en fournitures et en instruments.

Moins de craintes pour les assureurs privés

L'affaiblissement du pouvoir d'Obama fait aussi des heureux du côté des fournisseurs de programmes d'assurance-maladie.

" En élargissant l'admissibilité aux programmes publics [gérés par des entreprises privées], le projet de réforme augmentait peut-être le nombre d'assurés, donc de clients, mais il cherchait aussi à réduire les marges bénéficiaires ", explique M. Gagné.

Les changements aux programmes d'assurance seront moins nombreux que prévu, mais certains iront néanmoins de l'avant. Parmi eux, la réduction des coûts du Medicare Advantage (pour les personnes âgées), une mesure qui plaît tant aux démocrates qu'aux républicains. Par conséquent, M. Gagné favorise WellPoint, un assureur privé moins exposé à ce programme.

marie-claude.morin@transcontinental.ca

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