Analyse : septembre refroidit les ardeurs des portefeuillistes

Publié le 09/09/2009 à 00:00

Analyse : septembre refroidit les ardeurs des portefeuillistes

Publié le 09/09/2009 à 00:00

Leurs inquiétudes sont renforcées par un facteur psychologique : septembre est un mois réputé noir à la Bourse.

Rendements médiocres à court terme

Dans une note publiée le 1er septembre, Ben Joyce, analyste chez BMO Marchés des capitaux, souligne l'ampleur du rebond : l'indice new- yorkais S&P 500 a progressé de 51 % depuis le creux de mars, et l'indice torontois S&P/TSX, de 44 %.

Bien qu'optimiste à long terme, M. Joyce ne serait pas surpris, compte tenu de la vigueur de cette progression, que la Bourse stagne au cours des prochaines semaines.

Vincent Delisle, stratège en chef de Scotia Capitaux, partage cet avis. Il avance que la Bourse américaine commence à se ressentir des effets d'un climat d'achat euphorique qui s'est amorcé en juillet. Déjà, en août, cet élan tendait à s'essouffler, dit-il.

" De tels niveaux d'achat mènent en général à des rendements nuls ou négatifs à court terme. ",

M. Delisle juge que, même si les actions ne sont pas surévaluées, les marchés boursiers pourraient offrir des rendements en demi-teinte en septembre et en octobre.

Prudent lui aussi, Martin Roberge, stratège de Valeurs mobilières Dundee, vient de faire passer de 60 à 55 % la part d'actions en portefeuille, et conserve le produit de la vente en attendant de meilleures occasions.

Tant le S&P 500 que le S&P/TSX sont maintenant évalués à un ratio cours- bénéfice de 15, un niveau relativement élevé, souligne M. Roberge.

Divergence d'opinions à long terme

Le consensus des experts sur l'évolution des marchés à court terme masque des divergence de vues sur les perspectives à long terme.

Tandis que Vincent Delisle et Ben Joyce pensent que nous atteignons un plateau à l'intérieur d'un marché haussier qui se poursuivra, d'autres experts, comme David Rosenberg, de la firme torontoise Gluskin Sheff, doutent que le rebond boursier des derniers mois repose sur des bases solides. C'est dire que nous pourrions assister à une autre correction.

Le regain de l'activité manufacturière dans plusieurs grandes villes américaines est déjà reflété dans les évaluations du S&P 500 depuis un mois, souligne M. Rosenberg. En outre, ce regain ne prouve pas qu'une reprise de la consommation s'amorce, ajoute-t-il.

Un rebond semblable de l'activité manufacturière s'était produit en février 2002, et le Dow Jones avait été poussé à la hausse. Or, six mois plus tard, le Dow Jones testait de nouveaux creux, car le consommateur américain n'avait pas recommencé à dépenser, dit M. Rosenberg.

Par ailleurs, il souligne que les bénéfices du S&P 500 au deuxième trimestre ont été de 30 % inférieurs aux prévisions établies à la fin de 2008. Comme les prévisions de bénéfice des analystes pour le troisième trimestre de 2009 ont été régulièrement revues à la baisse depuis juin 2008, le rallye amorcé en mars paraît donc fragile, explique M. Rosenberg.

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