Analyse : approche pour une reprise lente

Publié le 01/07/2009 à 00:00

Analyse : approche pour une reprise lente

Publié le 01/07/2009 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Les investisseurs sont un peu trop audacieux s'ils misent sur une reprise en force de l'économie, dit François Bourdon, vice-président et gestionnaire de portefeuilles principal chez Fiera Capital.

"Il est difficile d'entrevoir une reprise soutenue quand la hausse des taux à long terme et des prix des denrées freine l'activité économique et la progression des bénéfices des entreprises", dit-il.

Cette reprise ne sera pas typique, car les séquelles de la crise du crédit feront en sorte que le désendettement des ménages et des entreprises prendra beaucoup de temps, ce qui modérera la consommation et les investissements. M. Bourdon croit que le scénario le plus probable est celui d'une croissance de l'économie de seulement 1,5 à 2 % au cours des deux ou trois prochaines années.

La tendance de fond de la croissance chinoise, si favorable aux denrées canadiennes, se poursuivra à long terme, mais la quatrième économie mondiale connaîtra quand même un passage à vide. "La Chine reste une économie fortement tributaire de la demande des consommateurs et des entreprises de l'Occident, dont l'économie sera plus faible que lors des reprises antérieures", dit le gestionnaire.

À son avis, les investisseurs sous-estiment le danger que l'activité économique redevienne anémique une fois que la Chine et les entreprises mondiales auront fini de regarnir leurs stocks.

Une plus grande place aux obligations

En conséquence, au début de juin, Fiera Capital a augmenté la pondération des obligations en portefeuille et a réduit celle des actions.

M. Bourdon suggère de consacrer 40 % du portefeuille aux actions et 55 % aux obligations, comparativement à une répartition normale de 55 % en actions et 40 % en obligations. "Nous considérons que les obligations offrent un compromis risque-rendement attrayant, compte tenu de la remontée des taux obligataires à long terme."

Ainsi, un coupon d'intérêt de 3,44 % pour les obligations canadiennes lui paraît intéressant par rapport au risque de perte que présente la Bourse à son niveau actuel.

L'encaisse en portefeuille n'est que de 5 % puisque les titres monétaires offrent de faibles rendements à court terme.

Un autre repli dans un mouvement haussier ?

La dernière cassure boursière indique d'ailleurs que la reprise économique n'est encore qu'une éventualité.

L'indice américain S&P 500 s'est replié une sixième fois, de 5,2 % entre les 12 et 22 juin, depuis qu'il a atteint un plancher de 12 ans le 9 mars. À Toronto, le S&P/TSX a perdu 7,5 % entre les 11 et 22 juin.

La prévision par la Banque mondiale d'une décroissance mondiale de 2,9 % en 2009, deux fois plus que ce qu'elle prévoyait en mars, a servi de prétexte aux investisseurs pour empocher les gains réalisés depuis mars.

De nombreux observateurs s'attendaient à un tel repli, tellement la remontée des cours a été rapide. En freinant son mouvement haussier, la Bourse se construit des fondations plus solides, croit Mary Ann Bartels, analyste chez Merrill Lynch.

Selon elle, même un recul de 7 à 10 % du S&P 500 ne briserait pas le mouvement de rebond qui devrait amener l'indice à un niveau de 1055 à 1065 points d'ici la fin de l'année. Si le S&P 500 ne descend pas sous un seuil d'appui de 875 points, il devrait pouvoir reprendre sa marche et récupérer la moitié des pertes subies entre mai 2008 et mars 2009, comme il l'a fait lors des reprises précédentes, explique l'analyste technique.

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