La société internationale Dynacor, qui est spécialisée dans le traitement responsable du minerai d’or, est en pleine expansion. Peu connue au Québec, où se trouve pourtant son siège social, elle prévoit augmenter substantiellement sa production au cours des prochaines années. Entretien avec Jean Martineau, président et chef de la direction de Dynacor, qui ne manque pas d’ambition.

Dans le domaine minier, Dynacor se distingue par son modèle d’affaires. La société ne possède pas de mines au Pérou, où elle est en exploitation. Elle se spécialise plutôt dans la transformation de minerai d’or qu’elle acquiert de mines artisanales et à petite échelle légalement enregistrées auprès du gouvernement péruvien. L’or est ainsi récupéré du minerai brut dans des installations qui répondent à toutes les normes gouvernementales.

« Les mineurs illégaux utilisent du mercure pour extraire l’or du minerai. C’est un processus dangereux et polluant, explique Jean Martineau. En achetant le minerai brut et en le traitant nous-mêmes, nous éliminons cette étape. »

Dynacor négocie avec plus de 800 groupes ouvriers. « Nous créons de l’emploi pour environ 4000 à 5000 mineurs », poursuit Jean Martineau. Dynacor compte également 427 employés et employées dans ses installations au Pérou et 6 autres à son siège social à Montréal.

La société est en outre cotée à la Bourse de Toronto (DNG). Elle génère des profits depuis plus de dix ans et elle verse des dividendes sur une base mensuelle. « Quand on regarde les indices aurifères, on constate que nous avons une performance boursière intéressante qui n’a rien à envier aux grandes compagnies minières », souligne le PDG de Dynacor.

Des retombées sociales appréciables

En 2017, Dynacor s’est associée à l’entreprise suisse PX Precinox pour créer le programme PXImpact et ainsi faire en sorte que ses activités entraînent des retombées sociales et économiques positives.

« Notre or est vendu à des clients qui acceptent de le payer au-dessus du prix international de l’or, en raison d’une prime, à deux conditions : nous leur assurons la traçabilité de l’or jusqu’aux mineurs artisanaux et nous garantissons que l’or a été extrait sans l’utilisation de mercure », explique Jean Martineau.

Les fonds ainsi amassés sont réinvestis à 100 % dans des projets sociaux mis en place par FIDAMAR, un organisme sans but lucratif fondé par Dynacor et PX Precinox. De nombreuses initiatives ont été lancées, mais celles touchant l’éducation et la santé sont privilégiées.

« Le programme a par exemple servi à créer des laboratoires informatiques et des bibliothèques dans des écoles. Nous avons plus récemment fait don d’une ambulance neuve à la ville de Chala, au Pérou », rapporte Jean Martineau.

FIDAMAR offre également de l’accompagnement aux mineurs dans le processus de formalisation (certification), qui peut s’avérer complexe.

En 2020, Dynacor a produit en prime son premier rapport sur le développement durable en conformité avec les normes Global Reporting Initiative, ce qui représente un pas de plus dans la volonté de l’entreprise de traiter l’or de façon responsable. Ce rapport servira d’étalon et sera mis à jour sur une base annuelle.

Une croissance soutenue

Dynacor a le vent dans les voiles. La pandémie de COVID-19 a ralenti ses activités en 2020, mais la société a rapidement rattrapé son retard et elle a élaboré un plan de développement ambitieux. Elle prévoit tripler, voire quadrupler, sa production d’onces d’or d’ici trois à cinq ans.

Cette augmentation se traduira par une expansion géographique de la société, qui travaille sur l’ouverture de trois usines supplémentaires en Amérique du Sud et en Afrique.

Jean Martineau, qui est à la tête de l’entreprise depuis sa fondation, en 2007, martèle son mot d’ordre à ses équipes : « Travaillons sur le long terme. »

Une maxime qui semble porter ses fruits plus que jamais.