Plan Nord : les politiciens ne sont pas des «twits» à temps plein, dit Gignac

Publié le 19/04/2012 à 12:57, mis à jour le 19/04/2012 à 15:10

Plan Nord : les politiciens ne sont pas des «twits» à temps plein, dit Gignac

Publié le 19/04/2012 à 12:57, mis à jour le 19/04/2012 à 15:10

Le ministre des Ressources naturelles et de la Faune Clément Gignac promet que le gouvernement du Québec ne dépensera pas plus pour le Plan Nord qu’il ne recevra en bénéfices. Lors d’une allocution spéciale ce matin devant les participants à la Grande Conférence Les affaires sur le Plan Nord, au Château Frontenac, le ministre Gignac s’est employé à défendre la stratégie économique de son gouvernement, car dit-il, «les politiciens ne sont pas des twits à temps plein.»

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Si le Plan Nord prévoit des investissements de 80 milliards de dollars (G$) en 25 ans, il ne faut pas croire, a averti M. Gignac, que ces sommes viendront majoritairement du secteur public.

«Avec le niveau d’endettement que nous avons, nous n’aurions pas du tout les moyens!» a-t-il précisé.

Jusqu’ici, le gouvernement du Québec investit 2 G$ dans les infrastructures publiques et le reste des investissements vient du secteur privé, mais aussi d’Hydro-Québec, qui a devant elle des projets de 40 G$.

«Mais Hydro-Québec, ça s’autofinance et ça va bénéficier à tous les Québécois», a souligné le ministre.

Il a tenu à rassurer les gens d’affaires : les tarifs préférentiels ne seront pas consentis à toutes les entreprises, le gouvernement évaluera les retombées de chaque projet et les possibilités de transformation au Québec avant de donner des avantages. Le transport d’énergie sera aussi à la charge des entreprises au nord du 53e parallèle.

Le secteur minier en plein essor a permis au gouvernement provincial de tirer des redevances de 325 millions de dollars (M$) dans le dernier exercice financier, l’équivalent en un an de ce qui avait été reçu au cours des dix années précédentes. Dans la prochaine décennie, les redevances se chiffreront à 4 G$.

«Une prévision conservatrice», a estimé M. Gignac, ajoutant que les gouvernements provincial et fédéral vont aussi recevoir des sommes importantes par les impôts aux entreprises qui exploitent les projets du Plan Nord.

Par Investissement Québec, le gouvernement dispose d’un peu plus d’un milliard de dollars pour prendre des participations dans certains projets. Quand il devient actionnaire, comme c’est le cas dans la mine de diamants Stornoway, le gouvernement peut tirer jusqu’à 50% des bénéfices de l’entreprise, en combinant dividendes, impôts et redevances.

Les redevances se calculent désormais mine par mine et atteignent 16% des profits car le gouvernement les a haussées de 4%.

À ceux qui estiment que ce n’est pas suffisant, le ministre Gignac rétorque qu’il faut rester réaliste devant la concurrence de Terre-Neuve, de l’Ontario et du Nunavut, mais aussi de l’Australie, qui a l’avantage d’être située plus près du marché chinois, le grand client des ressources minières.

«Oui, le Plan Nord est perfectible, a dit M. Gignac, mais la création de richesse qu’on observe actuellement montre qu’on est en train de mettre en place les morceaux du puzzle.»

Pour un emploi créé dans le Nord, il y a un emploi créé dans le Sud selon les études commandées par le gouvernement, notamment à la firme Secor. Pour le ministre Gignac, il ne fait aucun doute que l’économie des ressources naturelles est complémentaire de l’économie du savoir.

 

 

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