Qu'ont en commun la marijuana, le cartilage de requin et le pétrole ? Pas grand-chose, sinon qu'ils entrent dans la composition de nombreux produits et qu'on pourra bientôt se passer de ces ingrédients naturels grâce à la biologie synthétique.
Sur le plan industriel, la biologie synthétique sert essentiellement à confier la production de molécules d'intérêt à des microorganismes comme des levures ou des bactéries. Ce qui se fait aujourd'hui n'est toutefois que le début timide d'une révolution qui bouleversera plusieurs industries.
«Ca fait des milliers d'années qu'on utilise de la levure pour faire de l'alcool en brassant de la bière, illustre Jean-François Huc, pdg de BioAmber, une société montréalaise active dans le secteur. Ce qui est nouveau, c'est de pouvoir mettre au point d'autres produits chimiques de cette façon.»
BioAmber exploite déjà une usine pilote en France capable de produire quelque 2 000 tonnes d'acide succinique par année. Traditionnellement issu de la pétrochimie, ce monomère se retrouve dans des produits comme des cuirs artificiels, des vernis et des plastiques.