La Bourse de New York évoluait en nette baisse lundi, dans le sillage des marchés européens qui s'affolaient à mesure que les taux obligataires espagnols poursuivaient leur envol: le Dow Jones reculait de 1,15% et le Nasdaq de 1,80%. Vers 16H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average abandonnait 147,69 points à 12.674,88 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 52,64 points à 2.872,66 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 1,34% (-18,24 points) à 1.343,52 points.
"Les mauvaises nouvelles se succèdent", a déclaré Lindsey Piegza, économiste de FTN Financial. "Saison des résultats décevante, inquiétude pour la reprise américaine, persistance de la crise de la dette en Europe qui fait désormais trembler l'Espagne ... ce sont les principaux sujets de préoccupations des investisseurs américains", a-t-elle ajouté.
Pourtant, "rien n'a vraiment changé" sur le front européen, a remarqué l'économiste, estimant que ce qui effraie est que Madrid semble avoir besoin d'un plan de sauvetage global. "On parle désormais d'une des principales économies de la zone euro, ce n'est plus le Portugal ni l'Irlande ou la Grèce". Jusqu'à présent, Madrid a seulement demandé, et obtenu, une aide pour ses banques, allant jusqu'à 100 milliards d'euros.
Mais loin d'être rassurés par l'approbation vendredi des modalités de ce plan de secours, les investisseurs se sont surtout inquiétés de la demande d'aide le même jour de la région de Valence, une des plus importantes du pays. Ce regain d'inquiétude s'est traduit par l'envol des taux d'intérêts à 10 ans de Madrid, qui atteignaient lundi 7,44% après avoir touché un peu plus tôt 7,5%, un record depuis la création de la zone euro en 1999.
Ces taux sont jugés insoutenables sur la durée. "Le marché s'est concentré ces dernières semaines sur les résultats et sur la possibilité d'une mesure d'assouplissement monétaire mais il est probable que l'Europe l'écrase dans les semaines à venir", a noté Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com.
En effet, "la crise européenne de la dette est loin d'être terminée et les inquiétudes vont s'intensifier", a-t-il résumé. A cela se sont ajoutées des informations négatives en provenance de Chine. La deuxième puissance économique mondiale "continue à inquiéter au sujet de son ralentissement économique", a fait valoir Wells Fargo.
D'autant, ont ajouté les experts de cette banque, qu'"un membre du comité de politique monétaire du pays a dit pendant le week-end que la croissance pourrait ralentir à 7,4%", contre un taux de 7,6% sur un an enregistré au deuxième trimestre. Du côté des valeurs, le secteur technologique était particulièrement malmené. Apple lâchait 1,17% à 597,24 dollars, Amazon 2,59% à 222,37 dollars, Yahoo! 1,49% à 15,68 dollars, Netflix 2,41% à 79,85 dollars, Microsoft 3,40% à 29,09 dollars et Facebook 1,11% à 28,44 dollars.
Le conglomérat américain United Technologies (UTC), qui a annoncé lundi la vente de sa filiale spécialiste des moteurs de fusée Rocketdyne à GenCorp (+13,78% à 7,68 dollars) pour 550 millions de dollars, reculait de 1,75% à 72,93 dollars.
À noter, sur le front des résultats, les performances opposées de deux fleurons américains. Le géant de la restauration rapide McDonald's se repliait de 3,30% à 88,54 dollars. Il a invoqué lundi l'effet de change pour expliquer la chute de 4% de son bénéfice net du deuxième trimestre, à 1,35 milliard de dollars, ce qui est bien inférieur aux attentes des analystes.
Dans les hydrocarbures, le groupe de services pétroliers Halliburton progressait de 1,04% à 31,09 dollars, après avoir annoncé un bénéfice net part du groupe stable sur un an à 737 millions de dollars pour le deuxième trimestre et meilleur qu'attendu, une nette hausse du chiffre d'affaires ayant été éclipsée par un bond des coûts. Le marché obligataire était en hausse.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 1,431% contre 1,460% vendredi et celui à 30 ans à 2,511% contre 2,546%.
