L'Espagne va rechuter en récession

Publié le 26/12/2011 à 14:13, mis à jour le 26/12/2011 à 14:40

L'Espagne va rechuter en récession

Publié le 26/12/2011 à 14:13, mis à jour le 26/12/2011 à 14:40

Par AFP

L'économie espagnole va repasser dans le rouge au dernier trimestre, a reconnu lundi le nouveau ministre des Finances, Luis de Guindos, sans toutefois parler d'une récession pour début 2012, pourtant prévue par de nombreux économistes dans un contexte de ralentissement européen.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a pris ses fonctions jeudi après près de huit années de pouvoir socialiste, avec pour objectif principal de poursuivre la réduction des déficits et redresser l'économie pour juguler un chômage record de plus de 21%.

Dès le 30 décembre, les ministres adopteront les premières mesures urgentes d'austérité. Et c'est avec un message pessimiste que Luis de Guindos, 51 ans, a accueilli lundi les nouveaux hauts responsables de son ministère.

"L'économie espagnole subira sûrement une rechute ce trimestre et nous retournerons à un taux de croissance négatif", a-t-il déclaré devant la presse lors de leurs prises de fonctions.

Hors micros, il a situé ce taux entre -0,2% et -0,3% pour le dernier trimestre, selon les médias espagnols.

"Ne nous faisons pas d'illusions, les deux prochains trimestres ne seront pas simples, ni du point de vue de la croissance ni du point de vue de l'emploi", a-t-il ajouté sans toutefois employer le mot tant redouté de "récession".

Mais pour Daniel Pingarron, de la société de gestion IG Markets, comme de nombreux autres économistes, "en mars 2012, avec ces deux trimestres négatifs, nous pourrions parler de réelle récession".

Toutefois, "il est possible que nous soyons très peu de temps en récession et qu'elle soit assez limitée", a-t-il estimé, précisant qu'une reprise se dessinait pour le deuxième semestre 2012.

Légère récession dans la zone euro

Enfoncée dans la crise, frappée par un taux de chômage record de 21,52%, l'Espagne s'est engagée auprès de ses partenaires européens à ramener le déficit à 4,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2012 (contre 9,3% en 2010), puis à 3%, la limite fixée par l'UE, dès 2013.

Le gouvernement socialiste sortant de José Luis Rodriguez Zapatero s'était fixé comme objectif de le réduire jusqu'à 6% du PIB cette année.

Mais redoutant qu'il ne soit pas atteint, son successeur, Mariano Rajoy, grand vainqueur des élections du 20 novembre, a d'ores et déjà prévu de nouvelles coupes budgétaires pour 2012 dans le secteur public, de 16,5 milliards d'euros. Il n'a pas exclu 10 milliards d'économies supplémentaires au cas où le déficit atteindrait 7% du PIB.

Plombée par la crise et l'éclatement de la bulle immobilière, l'Espagne a vu son PIB reculer de 3,7% en 2009 puis de 0,1% en 2010. L'économie peine depuis à se reprendre et devrait terminer sur une croissance de 0,8% pour 2011 après un troisième trimestre à zéro, selon la prévision gouvernementale la plus récente.

De nombreux économistes s'attendent à un retour de l'Espagne à la récession fin 2011-début 2012: Goldman Sachs et l'institut français de statistique Insee prévoient un recul de 0,2% du PIB à la fois au quatrième trimestre et au premier trimestre 2012.

Quant à la Banque Natixis, elle anticipe une contraction de 0,2% du PIB au quatrième trimestre, puis de 0,1% début 2012.

Une tendance "qui va toucher toutes les économies européennes", estime Daniel Pingarron. Il souligne que toutes les prévisions s'accordent sur le fait que de nombreuses économies européennes vont se rapprocher d'un recul du PIB "au dernier trimestre et au premier trimestre de l'année prochaine, pour ensuite s'améliorer légèrement pour la seconde moitié" de 2012.

Selon les dernières prévisions de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la zone euro semble être entrée en "légère récession" et son économie devrait presque stagner en 2012 en raison de la crise de la dette.

 

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