Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, demande à un comité du Sénat de se pencher sur les différences de prix pour les consommateurs qui subsistent des deux côtés de la frontière canado-américaine.

Dans une lettre envoyée au comité du Sénat sur les finances et publiée mercredi, M. Flaherty se dit irrité de cette disparité qui persiste malgré un taux de change favorable au Canada pour la majeure partie de l'année face à la devise américaine.

En fait, le ministre souligne que le huard a gagné en solidité au cours des cinq dernières années.

La force du dollar canadien a présenté des défis aux entrepreneurs, aux exportateurs et à l'économie, mais les consommateurs canadiens ne reçoivent pas entièrement leur dû quant aux prix des produits vendus dans ce pays, a-t-il fait valoir.

Bien qu'il n'existe aucune comparaison officielle transfrontalière des prix à la consommation, ou sur l'impact des fluctuations de la valeur des devises, l'économiste de la Banque de Montréal Douglas Porter a déclaré en avril dernier que les Canadiens payaient en moyenne 20 pour cent de plus sur plusieurs produits.

Comparant un panier limité de produits, M. Porter a découvert que la différence s'était accrue lors de la montée en croissance du dollar canadien, qui a dépassé la barre du 1 $ US à la fin de l'an dernier pour la première fois depuis la récession, et s'est maintenu au-dessus de ce niveau pendant la majeure partie de l'année 2011.

L'industrie canadienne du détail a souvent dit qu'il fallait des mois pour s'ajuster aux fluctuations monétaires, en raison du temps nécessaire pour importer des biens. Elle a également déclaré que le secteur américain jouissait de plusieurs avantages.

M. Porter n'a cependant pas accusé les détaillants canadiens de prendre les consommateurs à la gorge, affirmant qu'il existait des facteurs légitimes contribuant à la différence, incluant des coûts plus élevés.