L’imprimeur d’annuaires en voie de se transformer en fournisseur de services de marketing numérique pour pme, Yellow Media, aura l’occasion demain le 5 mai de donner l’heure juste à ses actionnaires inquiets.

Yellow Media tiendra son assemblée annuelle à 11h00 au centre-ville de Montréal, dévoilera les résultats de son premier trimestre et tiendra un appel-conférence à 14h00.

À en juger par la nouvelle chute de 3,9 % de son action en Bourse aujourd’hui, entraînant son titre à un nouveau cours-plancher de 52 semaines de 4,44 $, et le volume de 5,7 millions d'actions échangées mardi le 4 mai, certains investisseurs appréhendent de mauvaises nouvelles, jeudi.

Avec un rendement de dividende affiché de 14,1 %, il est clair que les investisseurs craignent que le dividende de 0,65 $ par action, qui représente 70 % de ses bénéfices, ne pourra être maintenu.

En fait,  environ 80 millions, ou 15 % de ses 516 millions d’actions en circulation, ont été vendues à découvert par des investisseurs qui misent sur une nouvelle baisse de la valeur de son action.

Si Yellow Media rassure les investisseurs jeudi, son titre pourrait rebondir.

L’incertitude est amplifiée par le fait que Yellow Media remaniera ses résultats pour s’ajuster à la vête d’AutoTrader et AutoHebdo, ainsi qu’aux nouvelles normes comptables.

«  Si les revenus des annuaires se détériorent plus rapidement que prévu, Yellow Media disposera de moins de marge de manoeuvre pour maintenir son dividende », dit Colin Moore, analyste chez Credit Suisse.

Pour le premier trimestre, les analystes de Scotia Capitaux et de Credit Suisse prévoient tous deux une baisse de 34 à 35 % du bénéfice net qui atteindra environ 0,14 à 0,16 $ par action et un recul de 12 à 13 % du bénéfice d’exploitation, l’étalon de mesure pour cette industrie.

«  Le premier trimestre reflétera la faiblesse de la publicité placée par les petites et moyennes entreprises au Canada », indique Paul Steep, de Scotia Capitaux.

Les deux analystes ont réduit aussi leur cours-cible d‘un an de 6 à 5,50 $.

M. Moore prévoit une baisse de 5 % du nombre d’annonceurs, une chute de 10 % des revenus des annuaires imprimés, mais une hausse de 23 % des revenus d’annuaires en ligne, grâce à l’acquisition de Mediative.

« La performance de l’entreprise en 2011 dépendra du succès qu'auront les nouveaux forfaits de pub en ligne pour contrecarrer le déclin des revenus des annuaires imprimés », explique M. Moore.