(Photo: Bloomberg)
L’action d’Amazon (Nasdaq, AMZN) gravite aujourd’hui au-dessus de 700$US* et malgré des bénéfices plutôt modestes, certains analystes prédisent qu’elle atteindra un niveau beaucoup plus élevé.
La performance de l’action d’Amazon depuis un an et demi a été spectaculaire. Après avoir passé une bonne partie de l’année 2014 entre 275$ et 350$, le cours du titre s’est envolé dès le début de 2015 et a terminé l’année tout près de 700$.
Puis, le début d’année difficile des marchés boursiers en 2016 ne l’a pas épargné. À la mi-février, le titre se retrouvait à 475$, une correction de plus de 30% en six semaines à peine.
Mais ensuite, le titre a rebondi tout aussi violemment, et mardi il traversait la barre des 700 $ pour la première fois.
Il semble donc que les gestionnaires se réjouissent des plus récents résultats trimestriels divulgués il y a 2 semaines. Amazon a alors fait état d’un bénéfice net de 513 millions, soit 1,07$ par action, mais un chiffre d’affaires de 29,13 milliards $, en hausse de 28% sur l’année précédente.
La capitalisation boursière du détaillant en ligne atteint maintenant plus de 330 milliards $, soit les deux tiers de celle d’Apple. Mais force est d’admettre que son momentum est bien meilleur que celui du fabricant de l’iPhone.
Et cette envolée n’est pas terminée, selon Carlos Kirjner, analyste du gestionnaire new-yorkais Bernstein. En entrevue à MarketWatch, il affirme qu’au niveau actuel le titre est sous-évalué, et il prédit qu’il touchera 1 000$ d’ici 12 mois. «Amazon ne se négocie même pas près de sa valeur fondamentale», dit-il. «C’est le cas depuis longtemps, c’est toujours le cas aujourd’hui, et ce sera encore le cas dans un an alors que le titre attendra notre objectif», ajoute-t-il.
L’analyste prévoit que le segment Amazon Web Services (AWS) ajoutera 10 milliards aux ventes de la firme au cours des deux prochaines années. Il prévoit qu’Amazon génèrera des bénéfices par action de 10,05$ en 2016 et de 17,56$ en 2017.
Comme le titre se négocie pour l’instant à un ratio cours/bénéfices dans la stratosphère, de nombreux gestionnaires de type valeur n’osent pas acheter le titre.
Ceux qui le font sont ceux qui misent sur la croissance du segment d’affaires qu’est l’informatique en nuage, sur lequel repose AWS, explique Stephan Buu, gestionnaire de portefeuille chez CTI Capital.
En juillet dernier, alors que le titre se négociait autour de 450$, le gestionnaire montréalais avait expliqué sur ce site qu’Amazon faisait partie du coeur des investissements de sa firme dans le secteur de la technologie justement en fonction de ce potentiel de croissance. Et il réitère cette opinion. «J’adore toujours ce titre et je crois qu’il atteindra 800$», dit-il.
Pour lui, Amazon ne cesse de lancer des idées et des projets qui vont dans la bonne direction, telle que la concurrence qu’elle s’apprête à faire à YouTube dans le marché de la vidéo en ligne.
Risque d’un double sommet
Compte tenu que le cours de l’action devance de beaucoup la croissance des bénéfices, comment peut-on déterminer si le titre ne se retrouve pas plutôt dans une bulle qui s’apprête peut-être à éclater, comme cela s’est souvent produit dans le cas de titres techno au cours des années?
Selon Monica Rizk, analyste senior chez Phases & Cycles et spécialiste de l’analyse technique, les négociations sur le titre d’Amazon au cours de la prochaine semaine ou deux devraient nous fournir une bonne indication quant à savoir si des objectifs plus élevés sont réalistes. «Maintenant que le titre a touché un nouveau sommet, il faudra qu’il s’y maintienne», dit-elle.
S’il devait plutôt retomber rapidement en bas de 700$, soit le sommet précédent, on pourrait alors croire que le cours de l’action a complété un double sommet, ce qui constitue pour les analystes techniques une formation très négative. Mais pour l’instant, la situation semble plutôt encourageante, le titre ayant touché 717$ jeudi.
* Tous les montants sont en dollars américains.
