Bourses: faut-il tout vendre pour trois mois?

Publié le 05/08/2016 à 10:58

Bourses: faut-il tout vendre pour trois mois?

Publié le 05/08/2016 à 10:58

Par Jean Gagnon

Faut-il tenter de prédire le comportement de la Bourse en fonction des événements économiques, ou doit-on plutôt se fier à l’image que projette le graphique boursier et suivre la tendance qu’elle indique ?

Il s’agit là de l’éternel débat entre les tenants de l’analyse fondamentale et ceux de l’analyse technique. Et plus que jamais, les deux camps semblent avoir une opinion différente.

Aux analystes de Goldman Sachs qui suggéraient à leurs clients en début de semaine de fuir le marché boursier pendant trois mois, il faut ajouter aujourd’hui l’opinion de Bill Gross, gestionnaire de portefeuilles chez Janus Capital, et celle de Dennis Gartman, éditeur de la lettre financière très prisées des investisseurs, The Gartman Letter.

Bill Gross n’aime actuellement ni les obligations ni la plupart des actions. Par leurs politiques monétaires excessivement expansionnistes, les banques centrales ont créé une atmosphère où la croissance économique et les rendements qui l’accompagnent seront difficiles à réaliser, selon lui. Plutôt que d’investir dans les actions et les obligations, les investisseurs doivent favoriser le secteur foncier et l’or, ajoute-t-il.

Quant à Dennis Gartman, les faibles profits des sociétés, l’éventualité d’un resserrement par la Réserve fédérale américaine, et les conditions politiques instables autant aux États-Unis qu’à l’étranger, le rendent nerveux. « Qui plus est, la montée du prix de l’or annonce que quelque chose de désagréable se prépare », dit-il.

Avec l’arrivée du mois d’août, les facteurs saisonniers sont maintenant défavorables, ajoute-il. C’est pourquoi il se protège des intempéries qui se préparent en achetant l’indice de volatilité VIX, communément appelé l’indice de la peur.

Des analystes techniques toujours confiants

Pendant ce temps, les analystes techniques de Citigroup pensent différemment. Bien qu’ils reconnaissent que le récent sommet atteint par la bourse américaine, des évaluations très élevés pour plusieurs titres et l’incertitude politique, sont autant de signes qui militent pour une vente du S&P 500, ils préfèrent ne pas se placer devant un train qui roule toujours à bonne vitesse. Le momentum se renversera bien un jour, mais ce moment ne semble pas être arrivé, croient-ils. « Le marché boursier américain semble cher comparativement aux autres marchés, mais il continue de surperformer. Ce bull market ne veut tout simplement pas mourir », disent-ils.

Observateur du marché boursier depuis de nombreuses années, Ron Meisels, président de Phases & Cycles et spécialiste de l’analyse technique, estime que les dernières cinq semaines ont été significatives quant à la poursuite du marché haussier.

Après les turbulences causées par le Brexit, le S&P 500 a franchi le niveau de résistance de 2 125 qui avait été impénétrable pendant de longues semaines, et il a alors réalisé une brisure importante vers le haut, explique M. Meisels.

Depuis ce moment, l’indice américain se maintient dans un corridor de fluctuations relativement étroit. « Mais à chaque fois que des pressions à la baisse apparaissent, elles se heurtent à de nouveaux acheteurs, si bien que le niveau de la brisure, soit 2 135, tient bien le coup », dit-il.

« Ce niveau pourrait bien être testé à nouveau durant le mois d’août, mais la force inhérente du marché suggère que le potentiel de hausse est beaucoup plus grand que le risque de baisse », conclut l’expert de Phases & Cycles.

 

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