Chez les épargnants de Wells Fargo, on assiste à une concession énorme. En considérant le taux que cette banque payait en l'an 2000, les déposants accusent un manque à gagner de 32G$ sur les 820G$ de dépôts d'aujourd'hui. Quant à la banque elle-même, elle retire un taux net entre les prêts et les dépôts qui est moins élevé ces jours-ci qu'à l'époque, ce qui confirme le grand avantage conféré aux utilisateurs de capitaux à versements fixes.
Ce n'est pas un secret pour personne: la majorité des gens riches détiennent des actions en Bourse ou de l'immobilier. Les gens de la classe moyenne qui épargnent avec discipline contribuent indirectement à l'enrichissement des gens plus fortunés s'ils privilégient les produits à bas taux d'intérêt. D'une part, ces personnes se contentent d'une maigre compensation pour le prêt de leur précieux capital. D'autre part, qu'elles le veuillent ou non, ce capital est ensuite redistribué à des taux ridicules aux entrepreneurs, sociétés et investisseurs. Par conséquent, certains capitaux que l'on voulait mettre à l'abri de la Bourse se retrouvent indirectement... à la Bourse. On aide ainsi beaucoup de gens fortunés à s'enrichir davantage.
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont analystes financiers et propriétaires de Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com