Pouliot - La prophétie 2013

Publié le 14/01/2013 à 09:27, mis à jour le 14/01/2013 à 09:27

Pouliot - La prophétie 2013

Publié le 14/01/2013 à 09:27, mis à jour le 14/01/2013 à 09:27

Que fera l'économie cette année?

Les derniers mois ont réchauffé notre sentiment sur les perspectives économiques nord- américaines.

On dit «réchauffé», il ne faut pas y voir davantage. Les Bourses ont commencé l'année en force à la faveur de l'entente pour éviter le mur budgétaire. Normal. L'accord reconduit des allègements fiscaux qui, s'ils avaient expiré, auraient plongé l'économie américaine en récession. Cela dit, il met fin à un certain nombre de cadeaux, ce qui viendra retrancher de la croissance au PIB américain. La maison Charles Stanley estime que chaque salarié gagnant plus de 50 000 $ US paiera au moins 1 000 $ d'impôt de plus par année.

Le Congressionnal Budget Office (CBO) estimait en août que, si rien n'était fait, le PIB américain aurait reculé de 0,5 %. L'organisme doit prochainement revoir ses projections. De façon intérimaire, il indique toutefois que, si l'on reprenait les projections ayant cours au mois d'août, le PIB réel avancerait en 2013 de 1 %.

Il se pourrait bien que la prévision à venir du CBO soit plus optimiste. Le PIB américain au troisième trimestre a connu une croissance nettement supérieure aux attentes (+ 3,1 %).

L'embellie semble toutefois en bonne partie attribuable à une hausse des stocks, et il ne serait pas étonnant qu'au quatrième trimestre on retrouve une croissance nettement plus faible (autour de 1,6 %, selon Capital Spectator).

Au final, on tablerait sans doute pour un PIB réel 2013 se situant autour de 2 % aux États-Unis. Idem pour le Canada, qui marchera au même rythme.

Ce n'est pas très fort, mais c'est suffisant pour permettre aux bénéfices de croître.

Que feront les bénéfices ?

Aux États-Unis, le consensus Bloomberg fait état d'une progression des bénéfices du S&P 500 de 10,2 % en 2013 et de 11,4 % en 2014.

Au Canada, les économistes prévoient une progression de 16,3 % en 2013 et 11 % en 2014.

Ces consensus semblent optimistes. En 2012, lorsque tout aura été rapporté, les bénéfices du S&P 500 devraient normalement avoir augmenté de 3,8 %. Dans un contexte où le PIB aura progressé d'un peu plus de 2 %.

On se rabattrait plutôt sur les consensus de Thomson Financial Reuters, qui, compte tenu de ce qui précède, semblent aussi un brin optimistes. Ils prévoient une croissance du bénéfice américain de 6 % en 2013 et de 6,8 % en 2014. Avec un multiple de 14 (1 point sous la moyenne historique de 15) appliqué à un bénéfice de 108 $ US (2013), on obtient une cible de 1 512 points pour le S&P 500.

En optant pour une croissance similaire des bénéfices au Canada (6 %) et en appliquant le même multiple de 14, on obtient une cible pour le TSX à 12 094 points.

Ce qui fait qu'aux États-Unis, la Bourse devrait croître de 6 %, et au Canada, être stable ou en léger recul.

«Heureux celui qui lit, heureux ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites.» (Apocalypse, 1,3).

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À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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