Ce qui soutient l'immobilier canadien

Publié le 31/01/2012 à 23:50

Ce qui soutient l'immobilier canadien

Publié le 31/01/2012 à 23:50

BLOGUE. Plus tôt cette semaine, l’économiste Sherry Cooper de la Banque de Montréal, a publié avec un collègue une étude spéciale sur l’immobilier canadien. Madame Cooper, après un examen détaillé des principaux facteurs, prédit qu’il n’y aura pas de dégringolade des prix des maisons, comme bien des experts le prédisent. Madame Cooper prédit que le boom immobilier se calmera sans se corriger.

C’est rare, mais pour une fois, j’ai tendance à être d’accord avec elle.

J’ai moi-même écrit, plusieurs fois si ma mémoire ne me fait pas défaut, à l’effet que les prix immobiliers canadiens étaient à des niveaux ridiculement élevés. C’est encore vrai, mais cela ne veut pas dire qu’ils vont s’écrouler demain matin!

En fait, l’histoire démontre que les prix élevés peuvent durer plus longtemps que la crédibilité des experts prédisant leur baisse! C’est vrai pour la plupart des catégories d’actif et davantage pour l’immobilier.

L’immobilier, curieusement, profite d’un cercle vicieux. En effet, la croissance économique n’est pas forte, sans être en récession. Ce qui signifie une demande potable pour les maisons. Par ailleurs, la faible croissance fait en sorte que les taux d’intérêt sont bas, cela depuis un bon bout de temps et devraient le rester encore pendant un bon bout de temps (l’annonce de la Federal Reserve aux États-Unis la semaine dernière fait en sorte de concrétiser ce facteur).

Dans la vraie vie, cela signifie que les acheteurs peuvent financer l’achat d’une maison en payant un taux juste un peu plus élevé que 3%. Lorsque tu calcules, à ce taux ton hypothèque te coûte tellement pas cher qu’acheter une maison, même à un prix dit très élevé, devient une proposition fort alléchante.

Ce qui explique la demande soutenue pour l’immobilier, malgré les prix dit élevés. En effet, lorsqu’on regarde ces prix, dans des villes comme Vancouver, Toronto et Montréal, en comparaison avec plusieurs points de comparaison historiques, on ne peut que constater qu’ils sont élevés. Mais ils risquent de le demeurer encore.

Il y a deux scénarios qui pourraient provoquer une baisse des prix. Le premier : une récession qui fera disparaître la demande. Le deuxième : une accélération de la croissance économique forçant la Banque du Canada à relever les taux d’intérêt de façon significative. Ce qui hausserait les coûts de financement.

Or, vous conviendrez avec moi que ces deux scénarios sont peu probables cette année.

Tout cela ne veut pas dire que celui qui achète maintenant fera beaucoup d’argent. À mon avis, il risque de se retrouver dans 10 ans avec une maison qui ne s’est pas appréciée (en passant, ce scénario est loin d’être une catastrophe car une maison n’est pas vraiment un placement de toute façon!).

Bernard Mooney

 

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