Si la déflation frappe, elle sera de courte durée

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Si la déflation frappe, elle sera de courte durée

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Par Denis Lalonde

Alors que l'économie continue de se détériorer et que le crédit demeure rare, le spectre de la déflation revient.

Le Canada n'est pas à l'abri de ce phénomène caractérisé par une baisse des prix à la consommation et une diminution de la masse monétaire. Mais au moins, elle serait brève, selon les économistes.

Comme ils s'attendent à une baisse des prix, les consommateurs reportent leurs achats, ce qui fait diminuer brutalement l'activité économique. Ainsi, les entreprises vendent moins de produits et services, réduisent leur production, font de nombreuses mises à pied et sabrent dans les salaires. S'installe alors un cercle vicieux.

La déflation est plus néfaste que l'inflation, car une fois enracinée dans l'économie, il est difficile de l'extirper.

Les prix stagnent depuis un an aux États-Unis

De janvier 2008 à janvier 2009, l'indice des prix à la consommation aux États-Unis, qui mesure le taux d'inflation, a stagné (0,1 %), notamment en raison de la croissance du taux de chômage.

Cette faiblesse jamais vue depuis 1955 a ramené la menace de la déflation qui finirait tôt ou tard par toucher le Canada. Pour aviver les craintes, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a indiqué devant le Congrès, le 24 février, que l'économie américaine était entrée dans une phase de "sévère contraction" qui durera jusqu'à la mi-année.

Les plans de relance finiront par faire effet

"Si le Canada est frappé par la déflation, ce sera bref", avance Bob Gorman, stratège en chef des portefeuilles chez TD Waterhouse.

Il croit que les plans de relance américains et canadiens finiront par faire effet dans la seconde moitié de l'année.

"À ce moment, il faudra plus se soucier de l'inflation que de la déflation", croit-il.

M. Gorman souligne qu'il est normal, en période de récession, que les prix de certains biens de consommation et de l'immobilier diminuent en raison d'une baisse de la demande. "Par exemple, l'industrie automobile américaine éprouve de sérieuses difficultés, et les constructeurs devront réduire les salaires des travailleurs lors de la renégociation des contrats de travail. Il y a toutefois une différence entre les déboires du secteur de l'automobile et une déflation qui touche l'ensemble de l'économie", dit-il.

Stephen Gauthier, stratège chez Palos Management, croit qu'il faut avant tout mesurer l'ampleur d'une éventuelle déflation. À son avis, une baisse de 0,2 % en un an des prix à la consommation n'aurait pas de conséquences importantes.

"Il y a encore place à des réductions de taux d'intérêt dans la plupart des pays du monde [sauf aux États-Unis]. Cela pourrait favoriser la demande de biens et services et compenser la morosité de l'économie américaine", estime M. Gauthier.

La déflation pourrait frapper l'Amérique du Nord durant une bonne partie de 2009, mais il s'attend à une reprise de l'inflation d'ici la fin de l'année.

"Il y a habituellement un délai de 12 mois avant qu'un assouplissement de la politique monétaire ou un plan de relance produise les effets souhaités sur l'activité économique, dit M. Gauthier. Avec les plans de relance américains et la réduction marquée des taux d'intérêt depuis octobre 2008, la situation économique devrait s'améliorer vers la fin de l'année."

Credit Suisse croit quant à elle que les États-Unis éviteront la déflation si les salaires continuent de croître. Leur progression actuelle s'établit à 3,8 % annuellement.

Répartir les achats sur plusieurs mois

Faisant le pari que l'économie prendra du mieux en seconde moitié d'année, Bob Gorman suggère aux épargnants d'investir chaque mois une somme fixe au cours des six prochains mois. De cette façon, ils se positionnent pour profiter d'une reprise boursière tout en réduisant le risque.

denis.lalonde@transcontinental.ca

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