"Aujourd'hui, les plus grands acteurs de notre industrie nous écoutent"

Publié le 10/10/2009 à 00:00

"Aujourd'hui, les plus grands acteurs de notre industrie nous écoutent"

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Par Alain McKenna

Une technologie de vidéo 3D brevetée aux États-Unis et des ententes de collaboration avec les plus grands producteurs cinématographiques de partout ont permis à Nicholas Routhier et Sensio de devenir chef de file mondial d'un secteur chaud de l'industrie du divertissement.

Journal Les Affaires - La stratégie de Sensio est de développer une technologie qui s'imposera comme la norme de l'image 3D. Est-ce votre objectif depuis le début ?

Nicholas Routhier - Lorsque nous avons fondé Sensio, l'objectif était de permettre aux gens de regarder de la 3D à la maison, de démocratiser l'expérience immersive. Je suis un fan de 3D depuis que je suis jeune et je me rappelle encore lorsque j'ai vu mon premier film dans ce format, vers la fin des années 1980 : j'ai adoré l'expérience. C'est sur cette passion que Sensio s'est bâtie, a grandi et s'est définie. Le concept de norme 3D est arrivé plus tard; au départ nous voulions être la technologie qui apporterait la 3D à la maison.

JLA - Vous développez une technologie pour un marché qui ne sera à maturité que dans quelques années encore. Dans le contexte des années 2000, comment s'est passée votre recherche de financement ?

N.R. - Ça n'a pas toujours été facile car il fallait trouver des gens qui avaient confiance en notre capacité à s'en tirer dans une industrie naissante. Pendant les dix dernières années, nous avons régulièrement accompli d'importantes réalisations qui mettaient les investisseurs en confiance. C'est en gérant prudemment les sommes obtenues que nous avons réussi à bâtir notre entreprise. Dix ans plus tard, avec une vision qui se concrétise sur le marché, de nouveaux partenaires se sont joints à nous pour les prochaines étapes de notre développement.

JLA - Quand on parle de cinéma 3D, on pense à des réalisateurs hollywoodiens comme James Cameron. Comment interagissez-vous avec les grands noms de l'industrie ?

N.R. - Nous avons eu beaucoup de contacts avec plusieurs grands producteurs, comme Robert Rodriguez. Nous voulions les convaincre que la 3D allait arriver, qu'il fallait créer du contenu stéréoscopique, qu'il fallait les produire dans notre format. Maintenant que l'industrie est convaincue du succès de la 3D, nous n'avons plus besoin d'évangéliser les créateurs de contenu. Nous parlons directement aux studios hollywoodiens comme Disney, Universal et Warner.

JLA - À l'exception de Sensio, le divertissement stéréoscopique semble complètement absent du marché du film et du cinéma au Québec. Verra-t-on une industrie québécoise de la stéréoscopie un jour ?

N.R. - Absolument. Je suis convaicu que le Québec prendra le virage 3D aussi. Il y aura un certain décalage entre le Québec et Hollywood, mais je crois que la 3D ne saurait tarder à arriver ici. D'ailleurs, il y a déjà quelques projets de films québécois en 3D qui prennent forme.

JLA - Sensio participe à plusieurs regroupements de l'industrie du divertissement et de l'électronique. Comment une petite entreprise se fait-elle entendre de grands acteurs comme Sony ou Mitsubishi ?

N.R. - Ça fait dix ans que nous avons fondé Sensio et que nous tissons notre réseau de contacts au sein de l'industrie. Nous avons étendu notre réseau et nous avons bâti notre crédibilité. Après tout le travail fait au cours de ces années, nous sommes en mesure de nous faire respecter des plus grands acteurs de l'industrie.

alain.mckenna@transcontinental.ca

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